Cette année, les éditeurs québécois de dictionnaires et d'outils de maîtrise de la langue remportent la palme de l'originalité et de l'innovation.

Nouveauté novatrice, Le Grand Druide des cooccurrences deviendra vite indispensable à ceux et celles pour qui la communication écrite est le gagne-pain ou le violon d'Ingres. Grâce aux outils informatiques mis au point par les créateurs du logiciel Antidote, Simon Charest, Jean Fontaine et Jean Saint-Germain ont conçu un ouvrage qui rapproche un nom des verbes, adjectifs, appositions ou expressions avec lequel il est le plus souvent associé.

Ainsi, au mot-vedette sein, on trouvera de nombreuses cooccurrences associées aux multiples sens du mot, depuis «accueillir en son sein», en passant par les «seins refaits» ou «ronds», voire «nourriciers», sans oublier «galbe» ou «tumeur d'un sein», ni que le sein peut «se dévoiler» ou «se soulever».

Les quelque 10 000 entrées de l'ouvrage renferment en tout 450 000 cooccurrences qui peuvent accélérer la rédaction d'un texte ou la formulation de phrases précises et concises chez un dialoguiste ou un créateur publicitaire à la recherche d'un slogan accrocheur.

Le Dictionnaire Visuel +, publié chez Québec Amérique (QA) sous la direction de Jean-Claude Corbeil, est vite devenu un outil incontournable pour la rédaction. Vous cherchez à préciser le type de collier que porte madame: s'agit-il d'un sautoir, d'un opéra, d'un collier-de-chien ou d'un ras-de-cou? Pas de problème, l'ouvrage vous présente l'illustration et la définition de chacun.

Idem avec les chaussures de monsieur: impossible maintenant de confondre ses bottillons, ses chukkas, sa paire de derby ou de richelieu. Les illustrations de cette nouvelle édition ont été aussi mises à jour.

Difficile aussi de mêler les désinences verbales avec le Multiconjugueur de Marie-Éva de Villers chez QA ou le Bescherelle - L'art de conjuguer chez Hurtubise. Pour sa 8e refonte en 52 ans, ce dernier a été entièrement rajeuni grâce à un emploi judicieux et ergonomique de la couleur. En plus des 178 tableaux de conjugaison qui regroupent toutes les terminaisons possibles des temps et des modes des verbes réguliers et irréguliers, l'ouvrage pratique s'attarde aussi à leurs formes passive, pronominale ou parfois auxiliaire, tout en soulignant l'utilité de l'emploi d'un verbe, qu'il soit d'action ou d'état.

Quant au Multiconjugueur, il met en plus l'accent sur la concordance des temps et fournit des indications grammaticales sur l'emploi judicieux des modes et des temps.

Somme toute, le Bescherelle s'adresse peut-être davantage à l'écolier, alors que le Multiconjugueur sera utile à l'étudiant.

Pour le premier, Réussir l'examen d'entrée au secondaire de Pierrette Tranquille et Françoise Tchou pourra aider les parents à préparer leur enfant au changement de niveau d'études.

Pour le second, le Guide de la communication écrite en anglais de Sandra Thibodeau facilitera, chez les francophones, la maîtrise des règles de rédaction, de référencement et de présentation des documents en anglais. Les professionnels y trouveront aussi leur compte, tout comme les entrepreneurs désireux d'étendre leur clientèle à l'extérieur du Québec.

Du côté européen, le millésime 2013 des grands classiques est arrivé chez les libraires il y a quelques semaines déjà. On a déjà fait amplement état de l'entrée des «bobettes» et de Dany Laferrière dans Le Petit Larousse illustré et dans Le Robert illustré, son nouveau concurrent qui adopte une présentation encyclopédique.

Force est de constater qu'on y trouve peu de nouveautés cette année, mis à part quelques régionalismes (bas-culotte, compétitionner, déneigeuse, gorgoton), quelques reflets de la science (biomarque, urubiquitaire) ou de l'usage en constante mutation (parc éolien, dette souveraine, légende urbaine), sans oublier quelques emprunts discutables à l'anglais (cupcake, netbook, tweet).

Ce n'est pas une édition pour remplacer son vieux dico. Mieux vaut attendre une vraie refonte. La même remarque vaut pour Le Petit Robert

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