Steve Proulx est un auteur prolifique. En plus d'une carrière de chroniqueur à la télévision et dans les pages de l'hebdomadaire Voir, il a écrit, depuis dix ans, cinq essais et une série de littérature jeunesse. Cette dernière, Le Cratère, vient de connaître ce printemps son dénouement avec la publication de son huitième tome, Le plus grand secret du monde.

Le Cratère suit les aventures de Simon et Lili, deux étudiants du secondaire d'une ville de région. Par le biais de leur collaboration au journal étudiant Le Cratère, ils en viennent à découvrir le fameux Secret. Ils devront continuer leur combat contre les «hommes en beige», grâce à l'appui des tout aussi mystérieux «diffuseurs».

Au fil de la série, particulièrement appréciée par les garçons, l'auteur, qui a la mi-trentaine, fait sourire avec ses jeux de mots et autres plaisanteries. Dans le tome six par exemple, on a droit au proverbe africain «qui avale une noix de coco fait confiance à son anus». Au dos de chaque livre, Steve Proulx a imaginé des extraits de critiques imaginaires et loufoques. L'une des meilleures est «Achetez une page de ce roman pour seulement 12,95$ et obtenez les 197 autres GRATUITEMENT! - Le gars des infopublicités». Le préambule «demandé par nos avocats» est tout aussi grinçant: «Tout est faux dans ce livre. Du premier mot jusqu'au dernier.»

À noter, la série a été écrite à la vitesse grand V: le premier tome est paru à l'été 2010.

Steve Proulx n'a pas que l'esprit de bottine, il l'a aussi critique. Son premier livre, Boycott, paru en 2003, traçait un portrait sombre d'une vingtaine de multinationales, notamment pour leur bilan environnemental. (Il a aussi signé des portraits du Parc Belmont, de la genèse de l'émission Passe-Partout et un guide écolo, «Je prends la vie en vert»). Boycott a depuis connu des éditions française et italienne. Cette approche frondeuse, qu'on retrouvait aussi dans ses chroniques Médias dans Voir, joue sûrement un rôle dans sa popularité auprès des garçons, qui dès l'adolescence aiment douter du monde qui les entoure et des affirmations des adultes.

D'ailleurs, Steve Proulx a, en 2008, participé à un diptyque sur les différentes manières qu'ont les hommes et les femmes d'appréhender le monde. «S'amuser au masculin» était composé d'entretiens avec des personnalités québécoises. Il n'est guère surprenant qu'il connaisse le secret du goût pour la lecture chez les garçons.