L'écrivain Ray Bradbury, l'un des maîtres américains de la science-fiction, auteur entre autres des Chroniques martiennes et de Fahrenheit 451, est mort à l'âge de 91 ans, a annoncé sa famille mercredi.

Son éditeur HarperCollins a confirmé que le prolifique auteur était décédé mardi dans sa maison de Los Angeles après une «longue maladie», alors que les hommages de sa famille et de ses admirateurs commençaient à affluer.

«Dans une carrière s'étalant sur plus de 70 ans, Ray Bradbury a conduit des générations de lecteurs à rêver, réfléchir et créer», a déclaré l'éditeur dans un communiqué.

Ray Bradbury avait été victime d'une attaque cérébrale en 1999, mais avait pu rependre son travail quelques années plus tard.

«Le monde a perdu l'un des plus grands écrivains que j'ai connus, et un des hommes les plus chers à mon coeur. Repose en paix Ray Bradbury», a déclaré sur son compte Twitter Danny Karapetian, petit-fils de la légende de la science-fiction.

Des fleurs devaient être déposées à la mi-journée sur son étoile, sur le Boulevard de la Gloire (Hollywood Walk of Fame), à Hollywood.

Son oeuvre révélait un auteur inquiet de la survie spirituelle de l'humanité face au matérialisme de la société.

Adapté au cinéma en 1966 par François Truffaut, Fahrenheit 451 (1953), inspiré par les autodafés nazis de livres écrits par des juifs, évoquait les dangers de la censure et du contrôle des idées dans un monde totalitaire.

L'ouvrage s'inscrivait avec brio dans la lignée des grands livres «dystopiques» (par opposition à «utopiques»), décrivant des sociétés où un pouvoir central autoritaire opprime tout ou partie de ses citoyens.

Un genre illustré précédemment dans Le meilleur des mondes d'Aldous Huxley ou 1984 de George Orwell, mais que Ray Bradbury a introduit auprès du grand public, et qui reste extrêmement populaire de nos jours, comme en témoigne le succès de la série de livres Hunger Games de l'Américaine Suzanne Collins, récemment adaptés au cinéma.

Auteur prolifique (cinq cents nouvelles, une trentaine de romans, des contes, des poèmes), Ray Bradbury a aussi écrit de nombreuses pièces de théâtre et des scénarios pour le cinéma, comme Moby Dick (1956) pour John Huston, mais aussi pour la télévision, notamment La 4e dimension et des épisodes de Alfred Hitchcock présente.

Danny Karapetian a déclaré au blogue de science-fiction io9 que son grand-père «avait influencé énormément d'artistes, d'écrivains, de professeurs et de scientifiques».

«Son héritage réside dans son monumental corpus de livres (et d'oeuvres) pour le cinéma, la télévision et le théâtre, mais aussi, et c'est le plus important, dans l'esprit et le coeur de tous ceux qui l'ont lu, car lire ses livres, c'était le connaître», ajoute-t-il.

Ray Bradbury a vendu plus de huit millions d'exemplaires de ses livres, qui ont été traduits en 36 langues.

Né le 22 août 1920 à Waukegan (Illinois), Raymond Douglas Bradbury découvre la littérature à l'âge de 7 ans avec Edgar Poe.

Fils d'un père technicien et d'une mère d'origine suédoise, il a 14 ans lorsque ses parents s'installent à Los Angeles. Il a 17 ans lorsque sa nouvelle Script est publiée dans une revue de science-fiction.

«La chose la plus amusante dans ma vie, c'était de me réveiller chaque matin et de courir jusqu'à la machine à écrire parce que j'avais eu une nouvelle idée», se réjouissait-il en 2000.