Le 19e Prix des libraires a été remis hier à Samuel Archibald pour Arvida, le livre-cendrillon de l'année littéraire. Recueil d'histoires inspiré de la famille de l'auteur, mais aussi de contes, légendes et mythes arvidiens, ce premier livre a connu un parcours formidable depuis sa sortie l'automne dernier.

«Je l'ai dit souvent en blague: moi, le Prix des libraires, je l'avais déjà gagné depuis six mois, a expliqué l'auteur. Les médias sont généreux, mais ça ouvre des fenêtres de 24 heures, une semaine. Ce sont les libraires qui font exister un livre sur une longue durée, qui mettent les livres dans les mains des gens.»

Le Prix des libraires lui fait donc «chaud au coeur» et viendra prolonger la vie d'Arvida. L'auteur de 34 ans est encore secoué par cette année aux allures de tourbillon. «C'est vraiment surréaliste. Il n'y a même pas un an, en juillet, j'étais en train de corriger les épreuves du livre au Quartanier, ma maison d'édition. Je n'ai jamais imaginé que ça se passerait comme ça. Des fois, je m'arrête et j'y pense: c'est ça ma vie, maintenant.»

D'autres projets

Un prochain livre est en route, mais Samuel Archibald ne sent pas la pression du deuxième roman. «J'ai l'intention de prendre mon temps. J'ai aussi d'autres projets, dont un en théâtre.»

Arvida était en nomination pour le Prix des libraires avec Sous béton de Karoline Georges, Hongrie Hollywood Express d'Éric Plamondon, Le sablier des solitudes de Jean-Simon DesRochers et La marche en forêt de Catherine Leroux. Les cinq finalistes ont été choisis par un comité de sélection formé de sept libraires. La liste a ensuite été soumise à un vote général parmi les libraires québécois, et environ 200 ont rempli et retourné leur bulletin.

Chaque année, les libraires remettent aussi un prix à un roman publié hors Québec. Cette année, leur préférence est allée à Rien ne s'oppose à la nuit de Delphine de Vigan. La compétition était relevée avec La vie très privée de Mr. Sim de Jonathan Coe, Le cas Sneijder de Jean-Paul Dubois, Une femme fuyant l'annonce de David Grossman et Du domaine des murmures de Carole Martinez.