Personne ne sera étonné d'apprendre que Josée di Stasio possède plusieurs centaines de livres de cuisine. Mais ce sont des romans qui l'ont marquée qu'elle a surtout parlé, hier, dans le cadre de la série «La bibliothèque de...», présentée à la Grande Bibliothèque.

«Les livres de cuisine, c'est compulsif chez moi depuis toujours, mais j'essaie de ralentir, dit-elle. Ce qui m'intéresse, ce sont les astuces et les anecdotes qu'ils contiennent plus que les recettes. J'affectionne surtout ceux dont j'ai rencontré les auteurs, car le fait d'avoir parlé et mangé avec eux ajoute une valeur particulière au livre.»

Choisir seulement 10 titres à présenter a été une épreuve «épouvantable» pour celle qui prépare toujours une grosse pile de livres à emporter en vacances.

«J'en aurais volontiers mis 40. La lecture nous accompagne à des moments précis de nos vies, et ce qu'on aime lire évolue avec l'âge», dit-elle.

Parlant de ses lectures de jeunesse, elle retient surtout la série Martine.

«J'adore leur grande simplicité et leur côté européen. J'y trouvais toujours des mots que l'on n'utilisait pas ici. Et ce qu'il y a de plus charmant, outre les illustrations, ce sont les titres. Si j'avais pu, j'aurais baptisé mon émission sur ce modèle: Josée fait la cuisine.»

On reconnaît d'ailleurs l'animatrice arpentant les marchés en apprenant que Martine fait ses courses est son préféré! Elle en possède même un exemplaire dédicacé par Marcel Marlier à son premier salon du livre, où elle a rencontré l'auteur.

Histoires d'exil

Deux romans qui traitent de déracinement et de résilience l'ont marquée: La petite fille de Monsieur Linh, de Philippe Claudel, et Ru, de Kim Thuy. Leur point commun, l'exil, lui permet de tracer un parallèle avec son grand-père, berger dans le sud de l'Italie avant d'arriver ici seul avec son accordéon en plein mois de novembre.

«Monsieur Linh, c'est le contraste entre la froideur de l'Amérique et les couleurs de son pays, l'histoire de tous ceux qui ont été déracinés. Ce qui me reste, c'est cette grande histoire d'amitié entre ce personnage et un inconnu qui ne parle pas la même langue que lui.»

Et pour les livres «coups de poing»: L'aveuglement, de José Saramago, Le parfum, de Patrick Süskind et L'art de la joie de Goliarda Sapienza.