L'écrivain colombien Gabriel García Márquez fête mardi son 85e anniversaire avec un cadeau particulier : la mise en vente en version électronique de Cent ans de solitude, son chef-d'oeuvre vendu à 30 millions d'exemplaires à travers le monde.

Cette publication inédite constitue l'un des principaux événements organisés en l'honneur de Gabriel García Márquez cette année, marquée également par le 30e anniversaire de l'obtention de son prix Nobel de littérature.

«C'était le jour exact pour que ce livre paraisse via ce support. Je ne sais pas s'il aura le succès espéré mais c'est l'objectif», a confié lundi son agent littéraire Carmen Balcells, dans un entretien avec la radio colombienne Caracol.

Né le 6 mars 1927 dans la localité colombienne d'Aracataca au bord des Caraïbes, Gabriel García Márquez réside au Mexique depuis plusieurs décennies et, affaibli à la suite d'un cancer, n'a plus repris la plume depuis son dernier roman, «Mémoire de mes putains tristes», en 2004.

L'écrivain, dont les apparitions publiques sont désormais rares, «est un peu patraque», a confié son agent.

Fresque autant historique que littéraire, Cent ans de solitude retrace la saga tourmentée d'une famille de Macondo, un village imaginaire des Caraïbes, aux XIXe et XXe siècle. Traduit en 35 langues, il n'avait pas encore eu l'honneur d'une édition numérique.

La version électronique est mise en vente par la société espagnole Leer-e, en collaboration avec Mondadori, son éditeur historique.

Il s'agit de sa quatrième oeuvre en version électronique, après «Récit d'un naufragé», l'intégralité de ses contes et son autobiographie «Vivre pour la raconter», parue il y a 10 ans.

Une journée d'hommage est également prévue mardi, comme chaque année, dans le village natal de l'écrivain, où a été créée la fondation «Le Macondo dont nous rêvons», qui tente de promouvoir l'essor touristique de la région.

«Cela fait des années que nous fêtons cet anniversaire de manière sacrée. La fête de ses 80 ans fut la plus grandiose. Les cérémonies suivantes étaient plus discrètes, faute de soutien public», a indiqué à l'AFP le poète Rafael Dario Jimenez, directeur de la fondation.