Sacré Douglas Kennedy. L'auteur américain a conquis son public grâce au dosage éprouvé de suspense, de romance et de secrets, présent dans chacun de ses romans.

Rarement s'égare-t-il hors de ce sentier qu'il a maintes fois battu - son intrusion dans le fantastique avec La femme du VIe, restant, Dieu merci, unique à ce jour.

Cet instant-là a donc tout pour séduire les lecteurs qui comptent Douglas Kennedy parmi leurs grands plaisirs coupables.

Un homme dans la cinquantaine, écrivain, jeune divorcé, qui se rappelle sa jeunesse dans le Berlin Ouest des années 80 ? On fonce !

Malheureusement, chose exceptionnellement rare dans un Douglas Kennedy, Cet instant-là ennuie dans ses débuts. Le narrateur, un homme au bord de la crise de nerfs, ressemble trop aux autres doubles de fiction de l'auteur. Et ses ballades de part et d'autre du mur de Berlin ne réinventent pas la roue, il faut bien le dire.

Mais il suffit d'ajouter une histoire d'amour et des espions dans le tout pour que la sauce prenne. Le roman accroche, et on ne peut plus en décrocher. Intelligent, haletant, mais aussi cruel. Au final, réjouissant.

Cet instant-là

Douglas Kennedy

Edition Belfond, 493 pages

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