C'est un livre étrange. Une espèce de conte symbolique un peu anachronique. Mylène Benoit, qui signe son premier roman, a choisi de s'extraire de la réalité pour investir un monde onirique. Celui de Ma, vieille tisserande qui vit seule au bord de la mer. Et de Jaal, vieil homme qui débarque un jour chez elle, et qui l'alimentera en nouvelles du village voisin en échange de son hospitalité.

Ce pourrait être joli, poétique, philosophique. Mais, malheureusement, ce n'est qu'obscur et irritant. En grande partie parce que l'écriture est faite d'approximation, d'images bancales et de tournures tarabiscotées. «Plus le temps passe, moins on peut espérer que la vie cesse un jour de surgir devant nous comme un clown grimaçant de sa boîte à musique». Ou encore: «La vie c'est être assis sur le cul d'un taureau enragé».

Il y a tant de maladresse, des doigts ravinés; un derrière cramponné au tabouret; des fleurs blanches comme des gerboises (!); - qu'on est sans cesse freiné dans notre élan, distrait dans notre lecture.

Dans ce contexte, impossible d'apprécier une histoire déjà difficile à comprendre. Dommage. Et meilleure chance la prochaine fois.

Les jours qui penchent

Mylène Benoit

Triptyque, 165 pages

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