L'Américain Francisco Goldman a reçu le prix Femina étranger pour Dire son nom (The Wave), livre qui tente de ressusciter sa jeune épouse, broyée par une vague meurtrière il y a quatre ans au Mexique.

«Je suis très heureux et c'est un grand honneur pour moi et pour Aura (son épouse décédée, NDLR)», a-t-il déclaré à l'AFP.

Francisco Goldman a aussi créé un prix en l'honneur de sa femme, le Prix Aura Estrada, qui récompense tous les deux ans une romancière de moins de 35 ans écrivant en espagnol et vivant aux États-Unis ou au Mexique.

De double culture, Francisco Goldman est né en 1954 à Boston d'une mère guatémaltèque catholique et d'un père juif américain.

Romancier, journaliste et professeur de littérature à l'université, il est l'auteur de nombreux ouvrages primés et traduits dans une dizaine de langues. Il a aussi enseigné en Colombie et en Espagne.

Dire son nom, magnifique livre de deuil, construit comme un roman, a connu un succès considérable aux États-Unis.

Le 25 juillet 2007, sur une plage mexicaine où elle faisait du body surf, la jeune Aura Estreda est emportée dans le fracas d'une vague énorme. Elle allait avoir trente ans.

Fou de douleur, désespéré, Francisco Goldman, qui a épousé la brillante étudiante quatre ans plus tôt, frôle l'anéantissement puis décide de faire revivre sa femme tant aimée dans un livre, depuis son enfance jusqu'à leur rencontre.

«Si je n'avais pas rendu Aura aussi intéressante qu'elle l'était dans la vie, si les lecteurs ne l'avaient pas aimée, j'aurais été dévasté. Je n'aurais plus jamais écrit», assure l'auteur.

Dénué de pathos, pudique et sincère, ce récit est un exorcisme délicat où l'écriture affronte la mort pour nous faire aimer un être disparu.