Les bagarreurs ne sont pas les seuls hockeyeurs à souffrir de traumatismes cérébraux.

Des chercheurs de l'Université de Boston ont révélé la semaine dernière que le cerveau de Richard Martin, un ancien des Sabres de Buffalo mort d'un infarctus en mars dernier, présentait des lésions semblables à celles de Reggie Fleming et de Bob Probert.

Au moment où paraît The Devil and Bobby Hull, une biographie du célèbre ailier, cette nouvelle est significative. Dans un passage important de son livre, le journaliste Gare Joyce écrit que Hull a peut-être subi une douzaine de commotions cérébrales durant sa carrière, sans qu'aucune d'elles ne soit diagnostiquée. Si cela est vrai pour Hull, ce l'est sans doute pour des dizaines d'autres anciens joueurs.

Joyce cite un spécialiste qui rappelle qu'à l'époque où Hull terrorisait les gardiens, on croyait qu'une perte de conscience était nécessaire pour provoquer une commotion cérébrale. «Cela nous faisait passer à côté de 95% d'entre elles», explique le docteur Charles Tator.

Le livre de Joyce raconte certains des épisodes les plus noirs de la vie de Hull, notamment ses relations orageuses avec sa femme Joanne, qui ont conduit à un divorce médiatisé au tournant des années 80. Une citation d'un journaliste de Winnipeg résume l'affaire: «Si ce qu'il a fait à Johanne survenait aujourd'hui, Tiger Woods aurait l'air d'un saint par comparaison.»

Le livre s'articule autour d'un entretien entre Joyce et Hull au restaurant de Wayne Gretzky, à Toronto. La description du septième match de la série finale de 1971 entre le Canadien et les Black Hawks est passionnante.

Hull ne sort pas grandi de cette biographie. Joyce en dresse un portait impitoyable, évoquant même son attitude mercantile lors de la mise à l'encan de quelques-uns de ses souvenirs... en 1998! Et il évoque trop rapidement son rôle historique dans la lutte des joueurs contre l'exploitation salariale.

Le livre n'est pas un portrait complet de Bobby Hull. Mais il dévoile le côté sombre de sa personnalité et, à ce titre, enrichit le débat.

The Devil and Bobby Hull

Gare Joyce

Éditions Wiley, 274 pages.