C'est un côté que seuls les amis et la famille de Jacqueline Kennedy ont connu. Une femme drôle, curieuse, rusée, incisive.

Au moment où l'ancienne première dame des États-Unis a accordé les entrevues qui figurent dans Jacqueline Kennedy: Historic Conversations on Life with John F. Kennedy, en 1964, elle n'était pas encore la vedette du jet-set que l'on s'arrachait à la fin des années 1960 ou la directrice littéraire qu'elle fut dans les années 1970 et 1980.

Mais elle était bien loin d'être la femme qu'elle était en emménageant à la Maison Blanche, trois années auparavant.

Elle était alors dans la mi-trentaine, venait de perdre son mari, mais elle avait le regard résolument tourné vers l'avenir et tenait à s'assurer que ses réflexions soient couchées sur papier.

Au printemps et à l'été 1964, Jacqueline Kennedy avait rencontré Arthur M. Schlesinger, historien et ancien membre du personnel de la Maison-Blanche, à sa demeure de Washington.

Elle l'avait reçu comme un ami que l'on aurait invité à prendre le thé. À son aise, elle lui a parlé de son époux, des moments passés à la Maison Blanche, et parfois des petits Kennedy, John et Caroline.

Sur les enregistrements audio qui sont offerts avec le livre illustré, on peut entendre le tintement des glaçons dans son verre.

Comme l'écrit l'historien Michael Beschloss dans la préface du livre, Jacqueline Kennedy a accepté pendant un certain temps l'idée qu'une femme se définisse en fonction de la carrière de son époux et se montrait hésitante face à l'implication des femmes «trop émotives» en politique.

«Jack voulait de toute évidence, dans une relation entre un homme et une femme, que l'homme soit le leader et que la femme soit son épouse et qu'elle le voit comme un homme», a-t-elle déclaré.

Elle se souvient d'avoir été très proche de John F. Kennedy lors de la crise des missiles cubains, en 1962. Certains responsables avaient demandé à leurs épouses de s'éloigner de Washington, chose que la première dame avait refusé de faire.

«Même s'il n'y a pas assez de place dans l'abri contre les bombardements dans la Maison Blanche... je veux simplement être avec toi, et je veux mourir avec toi, et les enfants le veulent aussi, au lieu de vivre sans toi», lui avait-elle alors dit.

L'ouvrage est lancé à l'occasion du cinquantième anniversaire la première année de John F. Kennedy à la présidence des États-Unis.