La maison où habitait l'écrivain Ernesto Sabato, dernier des géants de la littérature argentine du XXe siècle, est en train d'être transformée en musée, a annoncé vendredi l'Institut culturel de la province de Buenos Aires.

Sabato, décédé le 30 avril à 99 ans, «est un exemple magistral et notre devoir est de le mettre en valeur», a déclaré à la presse le président de l'Institut, Juan Carlos D'Amico, qui a décidé d'entamer des travaux ce vendredi dans la maison.

La maison se trouve à Santos Lugares («Lieux Saints»), une localité située à l'ouest de la capitale. Sabato, dernier grand écrivain de la génération de Jorge Luis Borges, Adolfo Bioy Casares et Julio Cortazar, était aussi physicien, peintre et intellectuel engagé.

Trois romans, traduits dans plus de 30 langues, lui apportent la consécration internationale: Le Tunnel (1948), salué par Albert Camus et Graham Greene, Héros et tombes (1961, publié en français sous le titre Alejandra) et L'ange des ténèbres (1974).

Un portrait géant de l'écrivain a été déployé en plein centre de la capitale, sur toute la façade d'un bâtiment de grande avenue du 9 juillet, à quelques mètres de l'obélisque.

L'Université de La Plata (60 km au sud de Buenos Aires) organisait de son côté vendredi une cérémonie au cours de laquelle un arbre doit être planté dans les jardins du département de Physique.

Sabato, né le 24 juin 1911 à Rojas (province de Buenos Aires), aura publié tout au long de sa vie, obtenant le Prix Cervantès de Littérature en 1984, la plus haute distinction de la littérature en langue espagnole. Son essai Avant la fin (1999), considéré comme son testament spirituel, balance entre la foi et le scepticisme.