Certains éditeurs, malgré leurs bonnes intentions, rendent de bien mauvais services à leurs protégés. Parler de «poésie étincelante» pour décrire le nouveau roman de Simone Piuze, Blue Tango, relève d'une stratégie de marketing fort douteuse.

Si le roman possède de belles qualités, on n'y trouve rien de poétique. Ce thriller psychologique raconte la renaissance d'un homme de 50 ans qui, partant d'un fort traumatisme adolescent, s'est tissé une vie superficielle de séducteur impénitent. Jean Courtemanche finira par régler son passé en retrouvant son père biologique et en étant placé devant l'implacable réalité des drames qui ont marqué sa jeunesse.

Simplement, la poésie peut être comprise par le «dire autrement». L'écriture de Simone Piuze est tout sauf cela. Précise, claire, voire simpliste parfois, sa prose est surtout diablement efficace. La réussite du roman est là: maintenir notre intérêt d'un bout à l'autre, en plus de bien faire comprendre la psyché masculine. La narration présente toutefois les défauts de ces qualités. L'auteure ne soigne nullement son style, préférant y aller d'évidences et de raccourcis psychologiques. En outre, elle n'arrive pas à nous rendre sympathique cet homme qui a tout du misogyne typique, peu importent ses motivations profondes et sa rédemption finale. Blue Tango plaira donc si on cherche un divertissement qui n'a rien de «poétique».

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Blue Tango

Simone Piuze

Triptyque, 323 pages

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