Le prix Georg-Büchner, considéré comme la récompense littéraire la plus prestigieuse dans le monde germanophone, a été décerné mercredi au poète, romancier et essayiste Friedrich Christian Delius.

«Observateur critique, malicieux et inventif, il a raconté à travers ses romans et ses récits l'évolution de la conscience allemande au XXe siècle, depuis les prémisses de l'ère nationale-socialiste jusqu'au présent immédiat, en passant par la période de la séparation» est-ouest, explique l'Académie allemande de langue et de poésie, qui désigne le lauréat.

Ses textes «d'une grande lucidité politique, imperméables à toute idéologie et d'une grande humanité», servis par «son art souverain du récit» qui lui permet de «combiner une observation pointue et parfois satirique avec sa sensibilité humaine, mettent ses personnages à nus, sans jamais les dénoncer», ajoute encore l'Académie dans son communiqué.

Né à Rome en février 1943, Friedrich Christian Delius a grandit dans l'ouest de l'Allemagne puis est parti en 1963 étudier la philosophie à Berlin. Il travaille de 1970 à 1978 dans le monde de l'édition avant de se consacrer à plein temps à l'écriture.

Auteur de romans, d'essais, de poésie et d'ouvrages satiriques, il partage aujourd'hui son temps entre Berlin et Rome. Ses livres ont été traduits dans 17 langues.

Parmi ses romans figurent Die Birnen von Ribbeck (Les poires de Ribbeck), vendu à 161 000 exemplaires en Allemagne, ou encore Le dimanche où je suis devenu champion du monde, qui raconte comment un enfant de 11 ans a vécu la journée où l'Allemagne est devenu champion du monde de football 1954, restaurant un semblant d'honneur au sein d'un peuple défait neuf ans plus tôt.

Le prix Georg-Büchner récompense depuis 1951 un auteur qui a apporté une contribution remarquable à la langue allemande et la culture germanophone. Il est doté de 50 000 euros.

Parmi ses récipiendaires figurent Günter Grass (1965), Heinrich Böll (1967), Elias Canetti (1972), Peter Handke (1973), Christa Wolf (1980), Martin Walser (1981), ou Elfriede Jelinek (1998).

Plusieurs lauréats du prix Georg-Büchner ont ensuite décroché le Nobel de Littérature, comme Canetti en 1981, Grass en 1999 ou Jelinek en 2004.