Le festival littéraire Metropolis bleu s'est terminé dimanche sur une note positive avec une augmentation du «box-office» de 50 %. La nouvelle directrice générale de l'événement, William H. St-Hilaire, estime que ce chiffre est significatif. «Sur environ 200 événements, la moitié sont payants. Pour la plupart d'entre eux, le coût du billet était moins de 15 $. Alors, une augmentation des ventes veut dire qu'on a travaillé fort de ce côté-là et que ça a fonctionné.»

Les montants en jeu paraissent petits, mais ils représentent beaucoup pour un festival financé à 50 % par les revenus privés et à 50 % par les revenus publics. Le Met bleu a vendu pour 33 000 $ de billets cette année, comparativement à 20 000 $ l'an dernier. «Ça signifie qu'on a en vendu, du coupon à 5 $ et à 10 $!» lance William H. St-Hilaire.

Autre source de fierté pour elle: sur la centaine d'événements payants, dont la plupart avaient lieu dans le centre névralgique du Holliday Inn Centre-ville, dans le quartier chinois, 18 ont affiché complet - entre autres ceux mettant en vedette l'Américain Gore Vidal, l'Allemand Bernard Schlink et l'Égyptien Alaa Al Aswany, trois noms importants de la littérature mondiale.

En termes de fréquentation, on oscille entre 13 000 et 14 000 personnes, incluant le volet enfants, un chiffre à peu près équivalent à celui de l'an dernier. «Mais c'est minimaliste comme résultat, explique Mme St-Hilaire, dans la mesure où certains événements se déroulaient à l'extérieur et que nous n'avons pas encore leurs chiffres.»

Fondé il y a 12 ans par Linda Leith, qui l'a dirigé jusqu'à l'an dernier, Metropolis bleu est entré dans une nouvelle période avec William H. St-Hilaire à la barre. La nouvelle PDG et directrice artistique admet que ce genre de transition n'est jamais facile à absorber pour une organisation, mais elle est contente du résultat. «Ce festival porte plusieurs signatures. De toute façon, je ne suis pas du genre à me l'approprier comme si c'était ma chose.»

Littérature étrangère

Le Met bleu, déjà le plus bilingue des festivals montréalais, donne toujours une grande place à la littérature étrangère et, cette année, les écrivains indiens étaient à l'honneur. Le festival se démarque aussi avec des remises de prix: en plus de son propre Grand prix et du prix arabe Al Majidi Ibn Dhaher, le festival s'est associé à deux autres prestigieuses récompenses littéraires, le Giller du côté canadien, et le Strega, équivalent du Goncourt en Italie. «C'est vraiment quelque chose qu'on veut continuer à développer, dit Mme St-Hilaire, qui a déjà des projets pour l'an prochain. Ça attire les gens des communautés et ça donne un côté exotique au Met bleu en sortant des sentiers battus.»