À l'heure des médias sociaux, les livres ont de nouveaux passeurs à l'extérieur des réseaux traditionnels. Les écoles, les bibliothèques et les librairies ne sont pas les seuls lieux à donner une vie aux livres, rappelle la Journée mondiale du livre et du droit d'auteur (JMLDA), qui s'intéresse justement aux passeurs depuis trois ans. Cette fois, ce sont les festivals, les médias et les blogues qui sont à l'honneur, autant de courroies de transmission entre les auteurs et leurs lecteurs.

Stéphane Dompierre, auteur d'Un petit pas pour l'homme, porte-parole avec Chrystine Brouillet de la JMLDA et très actif dans les médias sociaux, aime bien la proximité que Facebook et Twitter ont créée. «Ce que ça a changé dans la vie des livres, c'est le contact plus direct avec les lecteurs. Et avec les blogues, on peut savoir ce que pensent ceux qui nous lisent pour le plaisir et non par obligation, comme les critiques dont c'est le travail.»

Lui, en tout cas, a besoin autant du son de cloche de la critique professionnelle que de celui des lecteurs. «Un auteur ne peut pas voir un lecteur regarder l'oeuvre comme peut le faire un artiste visuel, un cinéaste ou un metteur en scène.» Mais il n'y a pas que les forums de discussion: pour les mêmes raisons de proximité, il a adoré participer à des clubs de lecture - «le club social avant le réseau social», dit-il.

Livre électronique

L'essor du livre électronique reste aussi un enjeu majeur de la Journée mondiale du livre et du droit d'auteur. «Ce n'est pas encore une aberration d'acheter un livre papier en 2011. Mais le livre électronique s'en vient vite et on ne sait pas quel sera le portrait dans trois, quatre ans.» Mais Stéphane Dompierre constate que les éditeurs québécois font leurs devoirs. «Ils sont conscients qu'ils doivent prendre le virage électronique, mais veulent bien le faire. Personne ne va trop vite, nos livres ne vont pas tous se retrouver à 9,95 $ sur Amazon.»

L'auteur explique que les négociations avec les grands sites d'achat en ligne comme Amazon et Apple, tant pour les droits d'auteurs que pour les formats, sont cruciales. Mais cette nouvelle forme de diffusion crée aussi de nouvelles questions, comme celle du prêt en bibliothèque, régi par la Commission canadienne du droit de prêt public. «Est-ce que les bibliothèques pourront prêter un nombre illimité de livres? La rémunération n'est pas la même pour la vente que pour le prêt, alors qu'arrivera-t-il si la vente se déplace vers la location? Est-ce que les auteurs y perdront au change?»

En attendant les réponses, le public pourra célébrer les livres et leurs auteurs le samedi 23 avril, mais aussi les 21 et 26 avril, dans des activités qui auront lieu dans tout le Québec, et même un peu partout au Canada. Pour connaître celles qui se dérouleront près de chez vous, consultez le www.jmlda.qc.ca.