Voici quelque chose d'étonnant de la part de la dynamique maison d'édition David. Un roman qui allie mythes et légendes, symbolisme et poésie, histoire de l'humanité et histoire d'amour. On y trouve un certain penchant pour le mythico-mysticisme aussi, mais ce n'est pas ce qui est le plus intéressant dans La mémoire de l'aile d'Andrée Christensen. C'est plutôt une belle écriture qui lie tous ces éléments et nous fait croire à un amour impossible entre deux êtres que tout oppose. Une sorcière des bois à trois noms et autant de personnalités, Angéline-Lilith-Mélusine, et Beltran, éleveur de roses et pianiste refoulé.

Les deux âmes en peine se retrouvent dans un même élan de créativité où les démons intérieurs sont vaincus par la pureté des sentiments. Racontée ainsi, cette histoire peut apparaître dégoulinante de bons sentiments, mais le plus beau, c'est que l'auteure réussit à garder son récit au-dessus de ce qui est la marque de tant d'histoires du genre. Il y a bien quelques clichés ça et là, des raccourcis psychologiques simplistes et des passages plus réalistes - nécessaires d'un point de vue narratif - bâclés. L'on sent alors que la romancière aurait préféré se faire couler une tisane camomille-menthe, mais dans l'ensemble, on plonge dans un univers crédible plutôt fascinant qui fait oublier le reste. C'est déjà ça!

La mémoire de l'aile

Andrée Christensen

Éditions David, 382 pages