La culture, plus spécialement la littérature, est en fête à Québec. Jusqu'au dimanche 24 octobre se tient le festival littéraire Québec en toutes lettres. C'est une première, mais elle jouit dès le départ d'un caractère international, puisqu'au centre de la programmation se trouve l'écrivain argentin Jorge Luis Borges.
Gilles Pellerin, éditeur de L'instant même, professeur et écrivain, qui est à l'origine du festival, en parle avec un enthousiasme débordant. Il était à Buenos Aires, prenait le café avec Maria Kodama, veuve de Borges, lorsque l'idée a germé. Un projet fut présenté dans le cadre du forum Québec horizon culture, lequel visait à doter la capitale d'un plan d'action en matière culturelle. C'est ce qui vaut au festival une subvention de 750 000 $ répartie sur trois ans. Assez pour démarrer et redonner à Québec la place qui a déjà été la sienne dans la vie littéraire, croit M. Pellerin. Entre autres, il souhaite que la Maison de la littérature, rattachée à l'Institut canadien, acquière sa pleine portée.
Maria Kodama, qu'il qualifie d'érudite, est donc à Québec pour la circonstance. Alberto Manguel, qui a connu Borges dès l'âge de 16 ans alors qu'il a commencé à lui faire la lecture, prononce pour sa part une conférence ce dimanche 17 octobre: La leçon du maître. C'est à 14 h au Musée national des beaux-arts, gratuit avec réservation.
Ce même dimanche, les Violons du Roy et Sébastien Ricard nous convient dans Palermo, le quartier où a grandi Borges. Gilles Pellerin a fait le choix des textes. On y retrouve, dit-il, les mauvais garçons, les malfrats des ruelles qu'aimait jadis côtoyer l'écrivain. C'est au Palais Montcalm, salle Raoul-Jobin, à 20 h.
Paul Hébert nous promet un beau moment d'émotion quand il se glissera dans la peau du maître. On verra Borges devenu aveugle à la fin de sa vie. Il dira que «la cécité est un don», raconte Gilles Pellerin, qui a eu l'occasion d'entendre le comédien dont la voix chaude se prête particulièrement bien, dit-il, à l'exercice. La présentation a lieu le jeudi 19 octobre, 19 h 30, à la Coopérative Méduse, salle Multi.
Très nombreuses et diversifiées, la plupart du temps gratuites, les activités du Festival s'adressent à tous les publics. Les enfants ne sont pas en reste. Le jardin mythologique leur propose une aventure fantastique avec sphinx, Minotaure, dragons, etc.
Le Studio P., rue Saint-Joseph dans le quartier Saint-Roch, servira de lieu de rencontre pour «les mots en mouvements», lectures, tables rondes, «grande nocturne de la poésie» et bien davantage. Il ne sera pas interdit d'y déguster un verre de vin argentin.