L'écrivain israélien David Grossman a reçu dimanche à Francfort le prix de la paix des libraires allemands, devant un millier d'invités, parmi lesquels le président de la République ChristianWulff, a annoncé l'Association des libraires.

Considéré comme une figure majeure de la littérature israélienne, David Grossman, 56 ans, s'est fait connaître en 1988 avec son roman Voir ci-dessous: Amour, qui évoque la difficulté, pour les enfants de rescapés de la Shoah, de vivre avec les souffrances tues par leurs parents.

Ce récit et son recueil de reportages Le vent jaune, sur les relations entre Israéliens et Palestiniens, lui ont permis d'acquérir une renommée internationale.

Il est également l'auteur de Dans la peau de Gisela dans lequel il décrit la difficulté de vivre au quotidien en Israël, et l'impasse où mène le conflit actuel avec les Palestiniens.

«J'espère que mon pays, Israël, trouvera la force de récrire encore une fois son histoire. Qu'il apprendra à appréhender son passé et ses tragédies d'une façon nouvelle et à se réinventer encore une fois grâce à cela», a déclaré l'écrivain dans son discours, selon un communiqué.

«Seule la paix donnera à Israël un chez-soi et un avenir. Et seule la paix nous permettra, à nous, Israéliens, de ressentir quelque chose qui nous est totalement inconnu jusqu'ici: le sentiment d'une existence stable», a-t-il poursuivi.

David Grossman a également évoqué la mort de son fils, tué en 2006 lors de la deuxième guerre du Liban.

«J'ai appris qu'il y a des situations, dans lesquelles la seule liberté qu'il nous reste, c'est de décrire. La liberté de décrire avec ses propres mots le sort qui s'abat sur nous. Parfois, cela peut être aussi un chemin pour échapper à son statut de victime», a-t-il expliqué.

Le prix de la paix, doté de 25 000 euros, récompense chaque année depuis 1950 une personnalité qui, par son activité littéraire, scientifique ou artistique, «a servi de manière significative la progression des idées pacifistes».

Parmi les lauréats figurent le Turc Orhan Pamuk, le Hongrois Peter Esterhazy, le Tchèque Vaclav Havel. Les Israéliens Teddy Kolek et Amos Oz ont eux aussi déjà été distingués.