Pour l'Association nationale des éditeurs de livres, il n'y a pas lieu de libéraliser les règles sur la propriété étrangère dans l'édition et la distribution du livre. Par contre, l'ANEL aimerait voir les investisseurs étrangers déjà présents au Canada dans ces champs d'activité rendre compte avec plus de précision de la poursuite de leurs engagements, surtout en ce qui touche la promotion des auteurs canadiens.

L'ANEL répond ainsi à l'examen lancé en juillet par Patrimoine Canada pour déterminer si, depuis sa révision en 1992, la Politique de 1985 continue de favoriser une saine concurrence dans les industries du livre, et continue de «contribuer à l'objectif gouvernemental général de veiller à ce qu'un contenu culturel canadien soit créé et accessible au pays et à l'étranger».

«Pour nous, une plus forte présence étrangère se traduirait immanquablement par une augmentation de l'offre de titres étrangers... et surtout une augmentation de titres anglophones», avance Richard Prieur, nouveau directeur général de l'ANEL. Et si, pour rester compétitif, l'apport de nouveaux capitaux s'avère nécessaire, comme semble postuler Patrimoine Canada, il faudrait d'abord faire la preuve que ces capitaux ne sont pas disponibles au Canada. «Un des moyens (de trouver cet apport ici) serait d'abord d'assouplir les règles qui s'appliquent aux acteurs canadiens. Présentement, un éditeur qui achète une autre maison se bute trop rapidement au plafonnement des crédits.»

La présence étrangère profite-t-elle à la population canadienne, demande Patrimoine Canada? Non, répond l'ANEL: la présence étrangère «ne sert pas une population soucieuse d'entretenir une culture originale et, en fait, (cette présence) contribuerait plus à son acculturation».

Patrimoine Canada organisera des tables rondes sur le sujet partout dans le pays, en novembre et décembre.