Il porte bien son nom, le recueil de nouvelles de Joe Hill. Fantômes - Histoires troubles. Parce que les histoires signées par l'auteur de 37 ans sont de celles qui hantent - et ce, pour autant de raisons qu'il y a de genres dans ces 15 récits.

Oui, tous mettent en scène une manière de revenant, mais l'horreur et l'angoisse, si elles sont parfois très présentes, laissent parfois place à une tristesse profonde, à une tendresse presque douloureuse ou à une étrangeté qui colle à la mémoire.

Plantées dans la réalité ou dans une atmosphère flirtant avec le surréalisme, ces «histoires troubles» sont celles de la douce Imogène, qui hante un vieux cinéma; d'Arthur, solitaire et surtout fragile - il est le seul garçon en plastique gonflable de la ville; d'un petit garçon autiste qui construit de fantastiques labyrinthes de carton; de John, gamin enlevé par un type tordu, enfermé dans un sous-sol où le téléphone sonne chaque nuit - alors qu'il est débranché depuis longtemps, etc.

On referme le recueil en se disant que l'on a lu là un digne descendant de Peter Straub ou même de Stephen King. Eh bien, en ce qui concerne ce dernier, on ne pourrait pas viser plus juste: le véritable nom de Joe Hill est Joseph Hillstrom King, il est le fils du maître de l'horreur. Et il a assez de talent pour se faire son propre nom.

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FANTÔMES - HISTOIRES TROUBLES. JOE HILL. JC LATTÈS, 358 PAGES, 29,95 $.