Selon le ministère des Ressources naturelles, le terme «échouerie» a le sens d'un lieu pour l'échouement de troupeaux de phoques et de morses, tandis qu'en français international, il correspond à un endroit propre à l'échouement des navires.

Il y a un peu de tout cela dans ce beau petit roman, premier du poète Jean-François Caron. Un homme, qui a perdu ses parents de façon tragique, retourne dans son village du Bas-du-Fleuve pour (se) retrouver et comprendre. Il ne sait trop quoi, d'ailleurs, et ce périple existentiel n'offrira finalement que bien peu de réponses.

Il est devenu l'étranger dans sa maison et son jardin d'enfance. Il devient aussi celui par qui la tragédie arrive... Mais Nos échoueries, c'est aussi une réflexion sur la mémoire, la vie, la mort, l'amour, l'enfance et la vie en région.

Porté par une écriture limpide, mais souvent imagée, métaphorique, ce roman sait émouvoir en touchant subtilement à l'essentiel des sentiments humains. Un roman d'une justesse et d'une beauté vraies.

Les chapitres sont courts, comme de longs poèmes, en fait. Ils nous donnent le temps de respirer et invitent à savourer les mots. Comme quoi la poésie, en disant les choses autrement, peut revisiter mille fois encore les paysages et les coeurs sans nous lasser, en nous offrant une lumière et un passage vers l'indicible.

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NOS ÉCHOUERIES. JEAN-FRANÇOIS CARON. LA PEUPLADE, 145 PAGES, 19,95 $.