L'écrivain et diplomate français Pierre-Jean Rémy, qui avait remporté en 1971 le prix Renaudot pour Le sac du palais d'été, est décédé dans la nuit de mardi à mercredi, a-t-on appris auprès du ministère des Affaires étrangères et de l'Académie française, où il avait été élu en 1988. Il avait 73 ans.

Né le 21 mars 1937 à Angoulême, Pierre-Jean Rémy, de son vrai nom Jean-Pierre Angremy, a mené de front une double carrière: celle de diplomate, notamment en Asie, et celle d'écrivain, avec plus d'une soixantaine d'ouvrages à son actif. Il a également été critique théâtral pour le magazine Le Point et a assuré des chroniques régulières d'opéra et de musique lyrique dans plusieurs revues.

Outre le prix Renaudot en 1971, l'écrivain a également été récompensé en 1984 du prix de la Nouvelle de l'Académie française pour L'Orient-Express II, ainsi que du prix du Roman de cette même institution en 1986 pour Une ville immortelle.

Son dernier ouvrage, Voyage présidentiel, doit être publié le 15 mai.

Il a par ailleurs été directeur de la Villa Médicis, l'Académie de France à Rome, de mars 1994 à janvier 1997, ainsi que président de la Bibliothèque nationale de France (1997-2002).

Il avait été élu à l'Académie française le 16 juin 1988 au fauteuil 40, celui de Georges Dumézil.

Il était commandeur de la Légion d'Honneur, officier de l'ordre national du mérite et commandeur des arts et des lettres.

«C'est avec beaucoup de tristesse que j'apprends la disparition de Pierre-Jean Rémy», réagit dans un communiqué le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner, rendant hommage à «l'action culturelle à laquelle il a consacré une grande partie de sa carrière au quai d'Orsay». «Avec lui s'en va une des figures les plus originales et les plus attachantes de la diplomatie et de la littérature françaises.»

Le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand rend hommage à cette «grande figure des lettres françaises». Dans un communiqué, il se souvient de sa «qualité d'écriture exceptionnelle» et de ses «maintes chroniques pleines de goût et d'esprit consacrées au théâtre, mais surtout à sa passion pour l'opéra et l'art lyrique». «Cet amoureux de la langue française était épris de tous les arts, dont il savait exprimer les beautés avec délicatesse», écrit-il.