Le prix Goncourt du meilleur premier roman français 2010 a été attribué mardi à Laurent Binet pour HHhH, consacré au «boucher de Prague», le nazi Reinhard Heydrich, qui est aussi une réflexion sur les rapports entre réalité et fiction.

Laurent Binet, 37 ans, est agrégé de lettres, professeur de français dans la banlieue parisienne depuis dix ans et chargé de cours à l'université.

Son énigmatique HHhH se réfère à l'un des surnoms donnés par les SS à Heydrich, «Himmlers Hirn heisst Heydrich» (Le cerveau d'Himmler s'appelle Heydrich), réputé l'homme le plus dangereux du IIIe Reich, bien plus que son chef Heinrich Himmler.

Patron de la Gestapo, créateur des services secrets et de sécurité (SD), Heydrich avait droit aussi aux surnoms de «Boucher de Prague», une ville où il sema la terreur à partir de 1941, de «bourreau» ou encore de «L'homme au coeur de fer», petit nom donné par Hitler lui-même, qui appréciait le physique «aryen» d'Heydrich, sa férocité et sa traque impitoyable des Juifs.

HHhH raconte l'histoire de ce nazi et d'une mission, «Anthropoïde», lancée pour l'éliminer.

Chaque année, l'Académie Goncourt attribue, outre le Prix Goncourt - la plus prestigieuse des récompenses littéraires en France -, des Goncourt de la poésie, de la nouvelle, de la biographie, et du premier roman.