Avec Zola Jackson, l'écrivain Gilles Leroy confirme son talent pour la création de grandes figures féminines, lui qui avait remporté en 2007 le prix Goncourt pour son audacieux et très réussi portrait de Zelda Fitzgerald dans Alabama Song.

Ce nouveau roman, une fois de plus ancré aux États-Unis, nous présente une héroïne plus grande que nature, qui, justement, se bat contre les éléments. Plus précisément la terrible Katrina qui a ravagé La Nouvelle-Orléans, cette terre «où l'on naît, où l'on crève».

Zola Jackson, vieille institutrice rigide auprès des enfants défavorisés, n'a que sa chienne Lady pour seule compagnie, après avoir perdu son mari et Caryl, le fils adoré, ce fils à la peau si claire, aux yeux si verts, à l'avenir si brillant, même s'il aimait les garçons... Pendant que la dévastation fait rage et que l'eau monte, Zola Jackson s'accroche à cette maison qu'elle croit indestructible ainsi qu'à ses souvenirs, et refuse d'abandonner sa chienne (cadeau de Caryl), vers qui elle a détourné le torrent d'affection qu'elle réservait à son fils.

Poignant roman sur l'amour maternel qu'aucune catastrophe ne peut briser, pas même la mort, Zola Jackson est un huis clos riche en émotions, d'où émergent deux personnages inoubliables; Zola, bien sûr, mais aussi Lady. Toutes deux plus fortes que Katrina.

Zola Jackson

Gilles Leroy

Mercure de France, 140 pages, 24,95$

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