John Connolly est connu des amateurs de thrillers mettant en scène des tueurs qui ne donnent pas dans la dentelle et aiment... disons, le travail en série. Son - excellent - premier roman fantastique porte cette noirceur et, même si les contes y occupent une place de choix, même si le personnage principal a 12 ans, est orphelin et se retrouve coincé dans un monde parallèle, nous ne sommes pas chez Harry Potter et compagnie.

En fait, Le livre des choses perdues n'est pas un livre pour enfants. Les (pré)adolescents qui sont restés accrochés au genre, les adultes qui ne lèvent pas le nez sur les contes de fées y trouveront par contre leur compte.

L'histoire est celle de David. Il a 12 ans. Vit en Angleterre pendant la Deuxième Guerre mondiale. Perd sa mère adorée aux mains de la maladie. Doit bientôt supporter une belle-mère et un demi-frère. C'est assez. Puis c'est trop.

Par une nuit sombre, il traverse le jardin et atterrit dans un univers où règne un vieux roi, où des hommes-loups gagnent en pouvoir, où un inquiétant «homme biscornu» le surveille. Et où Blanche-Neige, vieille et obèse, en fait voir de toutes les couleurs aux sept nains tandis que le petit chaperon rouge poursuit le grand méchant loup de ses assiduités - d'où l'apparition, en ce monde, des fameux hommes-loups.

Oui, ceci implique cela. Bref, après avoir surmonté des épreuves, avoir vaincu des ennemis et s'être fait des alliés, David mènera sa quête... là où on imagine qu'il devait la mener.

Parce que c'est dans son dernier acte que le conte se fait un peu plus convenu, perd de cette originalité tragique et glaçante, sanglante et un brin perverse, qui fait l'impact de ses deux premiers tiers. Et au final, à la lecture de ce Livre des choses perdues, on aura gagné beaucoup plus qu'on aura perdu.

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LE LIVRE DES CHOSES PERDUES. JOHN CONNOLLY. L'ARCHIPEL, 348 PAGES.