Avec ses allures de professeur Tournesol né à Québec, Richard Baillargeon est un cas à part: boulimique de chansons de tout acabit, auteur d'ouvrages et de magazines allumés, rédacteur en chef et édimestre de l'excellent site Québec info musique (www.qim.com), l'éclectique historien en musique a lancé cette semaine un sympathique petit livre au long titre: 401 petits et grands chefs-d'oeuvre de la chanson et de la musique québécoises aux éditions Varia.

L'ouvrage est nettement moins ambitieux que son fameux livre Destination Ragou (1991), qui reste à ce jour un des essais les plus singuliers sur les particularités de la musique québécoise (livre coécrit avec Christian Côté et hélas épuisé). Son récent opus est plutôt un exercice ludique qui regroupe 401 chansons d'ici, choisies en toute subjectivité, du XVIe au XXIe siècle, toutes en français, à quelques exceptions près (Leonard Cohen, les Beau-Marks, Pascale Picard...).

 

Chacune des chansons est présentée par ordre alphabétique, accompagnée des divers titres sous lesquels on la connaît, ses auteurs, son interprète principal et les interprétations notables du morceau. Elles ont également droit à quelques lignes qui les situent dans le temps, relatent une anecdote qui y est attachée ou qui en explique l'importance. Comme c'est sa bien bonne habitude, Baillargeon accorde la même importance au country qu'au rock, à la chanson «à texte» comme au succès franchement populaire, des hymnes rassembleurs aux chansons à boire, à fumer, à rire, etc. Si le répertoire des dernières années est un peu sous-représenté, cela est compensé par le fait que les années 50 à 70 sont particulièrement bien traitées.

Pourquoi 401 chansons? C'est un coup de chapeau au 400e anniversaire de la ville natale de Baillargeon, un an (et quelques mois) plus tard. Présenté en format de poche, l'ouvrage peut traîner près du lit, sur la table du salon ou dans la salle de bains, pour en lire quelques pages au hasard: qu'on connaisse bien ou non la chanson québécoise, on y apprendra quelque chose, fondamental ou anodin. Et ne serait-ce que pour le travail de recension des divers titres d'une chanson et de ses interprétations notables, cet opuscule sans prétention fait oeuvre utile. Pas indispensable, mais agréable.

Richard Baillargeon

401 petits et grands chefs-d'oeuvre de la chanson et de la musique québécoises

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ÉDITIONS Varia