Le livre qui m'a fait le plus pleurer (ou presque)

Journal de deuil, de Roland Barthes (Seuil). Notes éparses et coeur éperdu d'un grand intellectuel célibataire qui se demande ce qu'il a à perdre «maintenant que j'ai perdu la Raison de ma vie - la Raison d'avoir peur pour quelqu'un»; sa mère.

Le livre qui m'a fait le plus réfléchir

Jan Karski, de Yannick Haenel (Gallimard). Portrait d'un catholique polonais témoin direct du ghetto de Varsovie et que ni Churchill ni Roosevelt n'ont daigné écouter lorsqu'en 1942, il tenta de les alarmer sur la réalité de l'Holocauste.

Le plus audacieux

Ramon, de Dominique Fernandez (Grasset) qui, sans complaisance et avec amour troublé et troublant, dessine la figure d'un homme qui, fin critique littéraire, collabora de plein gré au régime de l'occupant nazi, «un salaud»; son père.

La plus belle plume

Les Onze, de Pierre Michon (Verdier). Puissance de la littérature que de décrire finement en faisant comprendre son histoire un «célèbre tableau» qui n'existe pas, celui du Comité de salut public qui institua la Terreur.

Le moins capable de déposer

Un chien mort après lui, de Jean Rolin (P.O.L.). Pour l'intelligence et l'humanisme qui traversent ces pages admirables sur le sort des chiens errants, clebs perdus, retournés à l'état sauvage, seuls, en meutes, coupés du monde des hommes; chef-d'oeuvre.