Dix ans après sa mort et au milieu de l'une de ces campagnes électorales dont il raffolait, l'occasion était belle de se pencher sur la vie et l'oeuvre de Jean Drapeau, le plus illustre maire que Montréal ait connu.

 Sauf erreur, la seule biographie du personnage - à qui l'on doit la Place des Arts, le métro, Expo 67, les Expos et les Jeux olympiques avec le stade idoine - remonte à 1981 (par Purcell et McKenna, chez Stanké), alors que "monsieur le maire" régnait toujours sur "sa" ville. Benoît Gignac - il a été l'attaché de presse de Jean Doré, le successeur immédiat de Jean Drapeau (1916-1999) - s'attaque ici au plus gros morceau de sa carrière de biographe qui nous a déjà donné Le destin Johnson (de la grande famille politicienne québécoise), Fernand Gignac, mon père et Lucien Rivard. Présenté comme une "incursion dans la fascinante histoire populaire du Québec", l'ouvrage retrace certes les grandes (et moins grandes) étapes de la carrière de "l'impossible maire", mais apporte peu d'éléments nouveaux à notre connaissance de l'homme, un maniaque de l'ordre, ou du politicien, mégalomane, on avait cru comprendre. Quant au style, l'approche "populaire" ne doit pas servir d'excuse au manque de rigueur qui finira ici par rebuter le lecteur le mieux disposé.Jean Drapeau

Le maire qui rêvait sa ville

Benoît Gignac

Éditions La Presse, 297 pages , 29,95$

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