La famille de Federico Garcia Lorca a déclaré mercredi au quotidien El Pais qu'elle donnerait son ADN pour identifier les restes du poète, probablement enterré dans la fosse d'Alfacar, près de Grenade, même si elle est opposée à l'exhumation prévue fin octobre.

La famille de Lorca s'est toujours opposée à l'ouverture de la fosse où le poète (1898-1936) reposerait, avec un maître d'école et deux anarchistes, fusillés en même temps que lui par des franquistes, en août 1936, un mois après le début de la guerre civile espagnole (1936-1939).

Un inspecteur municipal des impôts Fermin Roldan et un restaurateur de Grenade, Miquel Cobo Vilches, seraient également enterrés dans la même fosse, selon le gouvernement régional d'Andalousie.

Les descendants du maître d'école, Dioscoro Galindo, ont été les premiers à réclamer l'ouverture de la fosse, une demande que le gouvernement régional d'Andalousie a décidé de satisfaire.

La petite-nièce de Lorca et porte-parole de la famille, Laura Garcia Lorca, a déclaré dans le quotidien El Pais, que «le moment venu, nous fournirons de l'ADN si nous pouvons identifier» notre parent.

La famille se réserve le droit de disposer des restes du poète. Elle avait demandé lundi au gouvernement régional d'Andalousie de ne pas ouvrir la fosse d'Alfacar, alors qu'ont débuté fin septembre les travaux de reconnaissance du terrain préparatoires à l'ouverture de la fosse prévue fin octobre.

Mais la décision de la région est «irrévocable» et la convention légale nécessaire pour commencer les travaux d'exhumation devrait être signée la semaine prochaine, a affirmé mercredi le quotidien ABC.

Le juge Baltasar Garzon avait ouvert en octobre 2008 une enquête controversée sur plus de 114 000 disparus républicains de la guerre civile et la dictature franquiste (1939-75), victimes selon lui de «crimes contre l'humanité». Il avait notamment ordonné l'ouverture de la fosse de Lorca.

Mais il avait dû renoncer à cette enquête en raison de l'opposition du parquet, qui invoquait une loi d'amnistie générale votée en 1977 et empêchant de poursuivre les auteurs des crimes commis pendant la guerre civile et sous la dictature de Franco.