Toujours vivant! Le Conseil des arts de Montréal pourrait très bien adopter cette expression comme leitmotiv tellement l'institution a survécu aux changements politiques et économiques qui ont transformé la ville depuis 50 ans.

Fondé par Jean Drapeau, l'organisme a soufflé ses 50 chandelles en 2006, mais il vient tout juste de lancer une monographie de 280 pages, signée par François Renaud et Claude Des Landes, au sujet de cette trépidante aventure du soutien aux arts à Montréal.  

«Le livre est important, souligne la directrice du Conseil des arts, Danielle Sauvage, pour comprendre que les arts et la culture à Montréal ont été et font toujours l'objet d'une bataille à livrer.»

 

Directrice depuis 1992, Mme Sauvage était déjà, en 1981, lors du 25e anniversaire de l'organisme, secrétaire d'un comité chargé de revoir le mandat du CAM.

 

«C'était une époque charnière pour le Conseil, raconte-t-elle. C'est celle du premier appui à ce qui allait donner Montréal, ville de festivals, au théâtre pour enfants qui mènerait à la création de la Maison Théâtre, à la diversité culturelle, au programme de tournées et au Grand Prix du Conseil des arts.»

 

Le soutien aux arts, qui assurent aux citoyens un «complément d'être» disait Jean Drapeau, a toujours été l'objectif, mais les moyens du CAM ont fluctué grandement au cours des décennies.

 

«Le Conseil a failli disparaître à la fin des années 70 avec le retrait des crédits alloués par les banlieues et le fait que Montréal se retrouvait seule à payer», rappelle la directrice générale.

 

Sous la gouverne de Jean Doré par la suite, le budget de l'organisme a presque triplé en quelques années pour s'établir à huit millions de dollars en 1990.

 

Au départ, en 1956-1957, le budget de l'organisme était de 185 000 dollars et le nombre d'organismes culturels soutenus: six. En 2007, le budget du Conseil s'est élevé à 10,2 millions de dollars et aura permis à 285 organismes d'être aidés financièrement.

 

«Le Conseil des arts bouge toujours. Il est plus vivant que jamais, assure Danielle Sauvage. Gérald Tremblay a mis fin au gel de notre budget qui durait depuis 10 ans. Et nous sommes indexés annuellement depuis deux ans.»

 

Le CAM a été choyé en fait, cette année, selon elle, puisqu'il a échappé aux compressions de 5% qui ont touché la majorité des services de la ville et des arrondissements.

 

«De plus, ajoute Danielle Sauvage, le conseil d'administration a été renouvelé. Dans les prochaines années, nous allons améliorer nos services de proximité en favorisant la diversité culturelle, la relève et l'innovation.»