Le personnage principal de ce roman brillant, loufoque et irrévérencieux est à la fois philosophe et physiologiste.

À la recherche d'eaux thérapeutiques, Flatus arrive en Judée en proie à de violentes diarrhées et d'assourdissantes flatuosités qui ne sont pas étrangères ni à ses malheurs, ni au patronyme que l'auteur lui a forgé. Sans le sou, il voyage avec une légion qui le conduit jusqu'au représentant de Rome dans la province. C'est là qu'il apprend qu'un homme riche a été assassiné, mais que le coupable, un sombre charpentier, a été trouvé et condamné à la crucifixion.

Flatus applaudit la diligence de la justice romaine. Quelques instants plus tard, il rencontre cependant un gamin qui lui promet 30 deniers pour trouver le vrai coupable avant l'exécution de son paternel, prévue le soir même.

 

L'affaire n'enchante pas le docte romain, mais sa précarité financière l'oblige à accepter l'humiliant marché. Il découvrira alors les étranges moeurs politiques et religieuses des Juifs, aux yeux d'un Romain. Jouant de ruse et de lâcheté, Flatus s'improvise détective et tombe amoureux d'une femme publique qui décrypte les rêves. Il met finalement à jour tout un petit monde qui, pour le lecteur, est rempli de connaissances et de résonances. Elles font ressortir l'érudition, l'humour et le grand art de cet écrivain, servi ici à souhait par le talent de traducteur de François Maspero.

Les aventures miraculeuses de Pomponius Flatus

Eduardo Mendoza

Seuil,225 pages, 29,95$

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