On a beaucoup parlé récemment des tristes événements du 6 décembre 1989 qui ont eu lieu à l'École polytechnique de Montréal.

Roman inspiré de cette tragédie, Le bonheur est assis sur un banc et il attend de Janik Tremblay s'intéresse aux survivants, décrivant l'hypothétique quotidien 13 années plus tard de ceux qui étaient là ou qui ont été touchés de près ou de loin par les actes commis ce jour-là. Ils se partagent tous un immeuble: les parents de Vincent, jeune homme si tourmenté par sa lâcheté au moment des faits qu'il a choisi de s'enlever la vie; Émile, son meilleur ami, aux prises avec le fantôme de Vincent, piégé dans son appartement de jeunesse sans pouvoir s'en déloger: sa soeur Charlotte et son amie Jeanne, qui débute ses études en génie. Et aussi, toute une faune qui gravite autour d'eux, la propriétaire du dépanneur du coin, un couple de retraités... Tous partagent l'intimité de ces victimes secondaires de la tuerie, engluées dans une tristesse qui refuse de céder la place au bonheur. Janik Tremblay parvient d'ailleurs à créer une ambiance crispée de circonstance alors qu'un voisin tire sur les chats de la ruelle sans prévenir et qu'un voyou armé surgit dans la petite épicerie de quartier. Le spectre de la tuerie plane au fil des jours de cette 13e année qui mettra pourtant fin à cette période sombre. Efficace, l'auteure clôt néanmoins le roman sur un triste rappel du désespoir en point d'orgue. Cette première oeuvre littéraire fictionnelle inspirée du drame n'est pas dénuée d'intérêt.

Le bonheur est assis sur un banc et il attend

Janik Tremblay

Stanké 215 pages, 19,95$

***1/2