Depuis longtemps, on l'attendait. Mieux vaut tard que jamais: ce livre devait être fait un jour ou l'autre. Le jeune journaliste branché et éparpillé (de Urbania à Reader's Digest) Stéphane Diaz s'est attelé à la tâche, avec brillance, désinvolture et sérieux emprunté, mais aussi avec une tendresse que l'on sent parfaitement sincère.

Ce Montréal Kitsch, sorte de guide touristique psychotronique, propose 98 lieux «hauts en couleur» (c'est écrit sur la couverture) qui font de notre ville une véritable métropole, un melting-pot où la laideur ordinaire relève de l'habitude et du confort. Le Stade olympique, évidemment. La grosse boule orange de Julep.

 Tout le métro et cette «ville souterraine». Le gros Casino, ancien temple d'Expo 67. Les inévitables Pool Room et Schwartz. Une impressionnante variété de bars, de bouibouis, de motels, de bingos et de lave-autos au passé troublant et qui survivent au passage des époques; des endroits authentiquement montréalais qui n'ont jamais sacrifié aux pastels de la mode changeante.

Aussi les photographies, nombreuses, de cette amusante encyclopédie sont-elles toutes de noir et de blanc, mêlées à un design orange et brun qui invite à la fois au rire et à la nostalgie.

Diaz, en anthropologue amateur et en journaliste amusé, livre ici un catalogue fascinant ainsi qu'un très bel objet, aux textes fouillés, comiques à demi-ton, et au look extrêmement cool. Bientôt sur les étagères de votre libraire, «tel que vu à la tivi».

 

Montréal Kitsch

Sébastien Diaz

Éditions La Presse, 240 pages, 29,95$

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