Grand amoureux de mythologie, Bryan Perro, récidive en publiant un deuxième tome de ses Créatures fantastiques du Québec, comprenant 26 légendes dont plusieurs qu'il fait sortir complètement de l'oubli.

«Je n'ai pas de passion pour la littérature fantastique, j'ai une passion pour la mythologie, les contes, les légendes et l'imaginaire des peuples», a confié en entrevue l'auteur et conteur Bryan Perro, visiblement emballé alors qu'arrivait mercredi sur les tablettes des libraires ce deuxième ouvrage encore rempli de mystères.

L'auteur, qui se définit lui-même comme la «Brigitte Bardot de la créature fantastique» et qui se donne pour objectif de sauver cet imaginaire, a constaté lors de plusieurs voyages à l'étranger l'absence d'un répertoire des créatures fantastiques québécoises, et ce, malgré la richesse du patrimoine régional de la Belle Province dans ce domaine.

Après avoir accumulé du matériel pendant près de 15 ans, Bryan Perro s'est attelé à la difficile tâche de reconstitution du patrimoine mythologique québécois, région par région.

Inspiré des nains Korrigan des légendes bretonnes ou encore des fantômes de Prague, en République Tchèque, l'auteur se donne aussi pour objectif de faire connaître ses personnages à un public plus jeune, à l'ère de l'internet où l'on privilégie les communications électroniques à la parole.

«Anciennement, dit-il, on se racontait des histoires et ces créatures fantastiques vivaient à travers cela. Maintenant qu'on ne se raconte plus d'histoires, la chose tombe dans l'oubli» a-t-il déploré.

L'auteur voit également dans ses ouvrages un guide de voyage insolite et une invitation à découvrir plus en profondeur les régions du Québec.

Le lecteur pourra ainsi partir à la recherche du boucher de Saint-Valérien ou du sorcier d'Anticosti pour découvrir, grâce à l'imaginaire, des choses bien réelles mais souvent oubliées ou méconnues: un charmant village ou un restaurant sympathique.

À l'instar du premier tome, Perro a pu à nouveau bénéficier des illustrations à l'ancienne d'Alexandre Girard, mettant en valeur les 144 pages du conteur.

Perro, dont les romans jeunesse Amos d'Aragon ont été traduits en 18 langues, ne destine pas ces ouvrages à un public hors du Québec.

«J'ai fait les Créatures pour le Québec. J'imagine que ça pourrait susciter de l'intérêt dans des pays francophones ou parmi ceux qui s'intéressent au Québec, a-t-il souligné. Mais l'ouvrage n'a pas été prévu pour l'exporter».

Toutefois, pense-t-il, «les touristes (de l'extérieur du Québec) pourraient en plus des photos, du sirop d'érable, des «gogosses» et des souvenirs, repartir d'ici avec le livre, pour pouvoir dire qu'ils ont rapporté une partie de l'imaginaire des Québécois».

Perro, qui s'est fait plaisir en publiant à la maison d'édition Les Intouchables un tome 2 des légendes d'ici, n'a pas songé non plus à des projets pouvant être en lien avec Les Créatures fantastiques, dans le genre multimédia comme Eclyps, son conte qui revient sur scène l'été prochain à la Cité de l'énergie de Shawinigan.

«Je n'ai pas pensé à rien autour de ça. J'ai fait les deux tomes par plaisir, je voulais travailler du côté de la mythologie. Mais peut-être que ce serait bon d'avoir un projet, ce n'est pas bête», a conclu Perro, en mentionnant que l'«imagination et le matériel sont là pour faire quelque chose».

Alors le mystère continuera de planer, cette fois sur l'avenir ou les retombées des Créatures fantastiques du Québec.