Ça n'a fait ni bang! ni boum! mais le 31e Salon du livre de Montréal s'est ouvert hier Place Bonaventure. Sur le thème de l'amour, dont on reparlera, vous pensez bien. L'amour qui est partour, on le sait...

L'amour de la musique, dans les livres de la maison Chant de mon pays qui publie des méthodes de guitare - le Québec est un pays guitare -, des livres de partitions de piano, «encore roi dans les écoles», nous dira Jean-Pierre Castell qui les visite. Commencez avec la série Piano enchanté, «mélodie jouée au piano avec la main droite». Désolé, gauchers! Chant de mon pays édite aussi la musique d'artistes populaires: Ariane Moffat, Plume, Isabelle Boulay, etc., et se tient à jour comme en fait foi le livre des chansons de 12 hommes rapaillés (45,95 $), inspirées des poèmes de Gaston Miron, un CD lancé il y a trois semaines à peine. Le meilleur vendeur? Les Duos de Claude Dubois, leader de l'année dans les ventes disques aussi, avec les 70's de Sylvain Cossette.

 

L'amour... L'amour des livres bien faits que les gens aimeront lire, qu'incarne Pierre Lespérance, «prolifique éditeur» des Éditions de l'Homme et invité d'honneur du Salon à qui René Bonenfant, président du SLM, a rendu hommage hier à la cérémonie d'ouverture. Même amour de la belle ouvrage chez Septentrion, une petite maison de Québec qui est loin des 25 millions de ventes de l'Homme mais qui va son petit chemin éditorial, bon an mal an. Avec succès, comme en témoigne encore le prix Marcel-Couture, du nom d'un ancien président du Salon et cadre d'Hydro-Québec, commanditaire du prix de 5000 $ attribué hier pour La mesure d'un continent - Atlas historique de l'Amérique du Nord 1492-1814, écrit «à six mains» par Raymonde l'Italien, Jean-François Palomino et l'infatigable Denis Vaugeois. Il s'agissait d'une deuxième citation en une semaine pour le trio, déjà titulaire du prix Hercule-Catenacci de l'Académie des sciences morales et politiques, une des cinq académies de l'Institut de France. C'est pas tous les jours...

Toutes sortes d'amours, et pas toujours de salon. Là, c'est l'amour fucké - on dirait un pléonasme - , rentre-dedans des romans «qui rockent» à Coups de tête, une enseigne des 400 Coups qui inaugurait hier le premier kiosque de sa courte histoire: deux pieds par six à l'intersection de deux allées. Beau coin! Le directeur littéraire Michel Vézina, devant les 12 titres de sa maison, versait le rouge de l'amitié à ses auteurs présents et futurs. Comme Serge Lamothe (Les Baldwyn, Tarquimpol) espéré pour janvier avec Métarevers, et Mandalian (qui a laissé tomber Isabelle) avec le dangereusement prometteur Un chien de ma chienne. Malgré son nom, Coups de tête n'en a pas moins ses règles maison: 100-120 pages, narration basée sur l'action où l'analyse des personnages est laissée au lecteur. S'il a le temps... La politique éditoriale? «Faire monter le cri de la rue»... Michel Vézina s'annonce lui-même pour avril avec Anses meurtrières. L'amour lance-flamme.