Pour le rôle-clé qu'il a joué dans la fondation d'une des premières colonies en Amérique du Nord, Samuel de Champlain mérite mieux que le traitement qui lui est actuellement réservé dans les manuels d'histoire des Américains, estime l'historien David Hackett Fischer, de la Nouvelle-Angleterre.

Depuis 20 ans, Champlain est en train de disparaître des cours d'histoire aux États-Unis, déplore M. Fischer, auteur de Champlain's Dream, biographie récemment publiée de l'explorateur français du 17e siècle.

Un lac que se partagent le Québec, les États du Vermont et de New York porte son nom, tout comme des collèges et toutes sortes de communautés ou d'établissements des deux côtés de la frontière canado-américaine. Mais jusqu'au récent regain d'intérêt pour Champlain suscité par le 400e anniversaire de ses explorations de ce côté-ci de l'Atlantique, ses réalisations ont souvent été mises dans le même sac que celles d'autres explorateurs européens n'ayant plus tellement la cote à la fin du 20e siècle, affirme M. Fischer, qui a déjà remporté un prix Pulitzer et enseigne à la Brandeis University, près de Boston.

Le 400e anniversaire de la fondation de Québec par Champlain a été célébré en 2008, et le Vermont ainsi que l'État de New York planifient leurs propres événements du 400e, commémorant ses explorations de la région en 1609.

Selon un autre historien, Paul Searls, du Vermont, le livre de M. Fischer contribuera à étoffer le portrait d'une personnalité qui avait adopté une approche tout à fait différente de ses contemporains européens vis-à-vis des Amérindiens.

«Les livres de David Hackett Fischer sont généralement très populaires, parce qu'ils sont brillamment écrits et très agréables à lire», commente M. Searls, qui est aussi professeur d'université. «Ce serait bien que Champlain obtienne la reconnaissance qui lui revient. Champlain avait une vision pour l'Amérique du Nord qui était basée sur la coopération plutôt que sur les interactions humaines violentes», ajoute-t-il.