Six gars sur scène, trois albums en une seule année, un show à guichets fermés au Corona l'hiver dernier, et voici le parterre de la scène Verte remplie à capacité pour conclure Osheaga.

Brockhampton rappelle un tantinet les Beastie Boys pour leur entrain et ce côté boys club sur scène, six précisément. Or, nous sommes trois décennies plus tard, et ces jeunes mecs mélangent les races, les origines culturelles et même la fluidité sexuelle pour certains. Nous sommes en 2018 après tout.

Bien au-delà de ces considérations, Brockhampton donne un excellent show, fait sur mesure pour sa génération. Les références hip hop y sont bien maîtrisées, le beatmaking s'y avère diversifié, les accroches mélodiques sont clairement contagieuses, les slogans épidermiques, le jeu sur scène plus que dynamique. 

Chacun des rappeurs/chanteurs a sa personnalité propre, son identité propre. Les gars de Brockhampton savent se mettre en scène dans un environnement numérique, ils se représentent sans cesse avec leur téléphone intelligent en toile de fond (sur l'écran central) ou encore projettent-ils subtilement des images de leur vie privée - à la piscine, dans les espaces verts californiens, et plus encore.

Le crescendo de cette heure est bien pensé. On s'offre des pièces plus obscures au départ, et on chauffe les fans sur le dernier droit avec une mitraille de tubes :  Bleach... Gold... Swamp... Sweet... Sister/Nation... Summer (solo de guitare à l'appui)... 1999 Wild Flower... Boogie... Inutile de l'ajouter, on conclut avec une foule survoltée.

On sait que Brockhampton a été en pleine gestion de crise. La sortie du nouvel album a été retardée, le titre en a été changé (the best years of our lives au lieu de Puppy) et une partie de la matière en ont été modifiés lorsqu'un membre fondateur, Ameer Vann, a quitté le groupe à la suite d'allégations d'abus physique et émotionnel. 

Dimanche soir, en tout cas, l'ambiance était tout autre... Gestion de crise?