Dans le contexte d'un spectacle limité à 60 minutes, le rapper Future s'est montré le nez à la 23e après que son DJ Esco eut finalement fait son apparition. On avait entendu l'écho de sa voix, à la 15e... et on s'est rabattu sur le feu d'artifice du samedi soir, très visible à gauche de la scène Verte.

Tout ça a fini par se mettre en branle devant une foule dense, signe que le hip-hop est le courant fédérateur musical de l'heure.

Très dynamique au micro comme aux instruments de diffusion, DJ Esco officiait au sommet d'une tribune circulaire, sorte de tour transformée en écran 3D. Au pied de cette structure, une forêt de faisceaux lumineux étoffait la performance mal ficelée du rapper from Atlanta et son DJ, improvisation bâclée, pendant laquelle on a pu entendre la déconstruction de certains tubes, tirés notamment de l'album EVOL, le plus récent des quatre de Future sortis depuis 2012... sans compter ses nombreux mixtapes.

Hip-hop à tendance trap, bien fagoté en studio et... rien de mémorable hier soir.

Un peu plus tôt dans la même zone, la scène de la Vallée accueillait le MC torontois de l'heure. Comparer Jazz Cartier à d'autres MC canadiens est un leurre. Rien à voir avec Drake, assurément. Plus rude, plus direct, moins éclectique, plus authentique.

Même lorsqu'il coiffe son set d'un surfing intrépide dans la foule, le tout conclu par une ascension un tantinet loufoque dans un escabeau en gueulant « They want me dead or alive », on est tenté de croire ce rapper dont il faudra entendre le spectacle complet. Jazz Cartier aura néanmoins réussi à pousser quelques succès de ses mixtapes - particulièrement Hotel Paranoia et Marauding in Paradise.