La fabuleuse histoire de Milky Chance s'avère un conte de fées musical typique de notre époque, causé par une chanson mise en ligne sur l'internet. Le duo allemand vit aussi une belle idylle avec le public québécois. Clemens Rehbein et Philipp Dausch s'amènent au festival Osheaga après un spectacle donné au Métropolis à guichets fermés en avril dernier.

Lors de la soirée de clôture du Festival d'été de Québec, Milky Chance a causé la cohue au parc de la Francophonie. Des admirateurs faisaient la queue depuis le début de l'après-midi pour le spectacle prévu à 21h30, de sorte que le site affichait complet deux heures avant l'arrivée du duo sur scène.

«C'était fou. Je n'ai jamais rien vécu de tel. C'est l'une des foules les plus fantastiques devant lesquelles nous avons joué. Nous avons été abasourdis», lance Clemens Rehbein.

Milky Chance a lancé son premier album, Sadnecessary, il y a deux ans déjà. Après avoir multiplié les premières parties, le duo tient maintenant le haut des affiches de ses tournées. Il se produira au parc Jean-Drapeau sur la scène de la Montagne samedi à 16h30.

«Jouer devant tant de gens avec une réaction aussi positive, c'est galvanisant», souligne Clemens.

Amis depuis le lycée

Clemens Rehbein et Philipp Daush se connaissent depuis la 11e année. «Nous avons eu les mêmes cours de musique avancés et chanté dans une chorale. Nous avons formé un groupe avant Milky Chance», raconte le premier, qui a été bassiste jazz dans une formation appelée Flown Tones, alors que Philipp a fait sa marque comme DJ.

Les deux amis ont enregistré les chansons de Sadnecessary dans la maison familiale de Clemens, à Cassel, petite ville universitaire de l'Allemagne. «C'était dans un cadre intime et calme, à l'endroit où j'ai grandi. Je crois que le fait d'être à l'aise est le truc le plus important quand tu enregistres de la musique.»

«Nous pouvions oublier le monde extérieur et nous concentrer sur notre création. Et ma mère nous faisait du café et des biscuits!», raconte Clemens Rehbein.

La musique de Milky Chance repose sur des bases folk et s'inspire du reggae et de l'électro. À 22 ans, Clemens Rehbein est un enfant du web. Il a fait une bonne partie de son éducation musicale populaire sur YouTube. «Il suffit d'un clic pour découvrir une chorale africaine ou un auteur-compositeur suédois», signale-t-il.

Les Janis Joplin, Ray Charles, Jimi Hendrix et Bob Marley ont également fait vibrer le jeune mélomane.

Un jour, il a écrit un texte dans lequel il confiait à l'aimée qu'il se sentait seul et qu'il la voulait à ses côtés pour danser avec elle. Le titre de la chanson: Stolen Dance. Depuis sa mise en ligne, elle a été «vue» plus de 160 millions de fois sur YouTube et le tube a permis à Milky Chance de connaître le succès que l'on sait.

Un bon mariage musical

Cela n'empêche pas Clemens Rehbein et Philipp Daush de rester sur terre. Leur attitude décontractée se voit même sur leurs photos de presse. Dès qu'ils le peuvent, ils s'élancent sur un terrain de basketball. Ils traînent même parfois un panier portable en tournée.

Clemens écrit les paroles des chansons de Milky Chance alors que Philipp en signe la réalisation. «Comme amis, nous sommes tous les deux chill. Nous discutons et argumentons, mais nous ne nous chicanons jamais. Nous avons un bon mariage musical!»

Il y a tout de même eu des moments où les deux amis ont eu l'impression de perdre le contrôle, indique Clemens. «Il faut alors en parler à ses amis et à sa famille.»

Philipp et lui demeurent maîtres de leurs décisions, car ils ont fondé leur propre étiquette, Lichtdicht Records.

«Nous travaillons avec plusieurs équipes partout dans le monde. Le plus important pour nous est de travailler à notre façon. C'est possible avec une maison de disques, mais nous avons préféré créer la nôtre», explique Clemens Rehbein.

De nouvelles compositions de Milky Chance sont en cours de route, en plus de celles interprétées en spectacle. «Nous allons enregistrer du matériel cet hiver et sortir le deuxième album au cours de l'année prochaine.»

Tenez-vous-le pour dit. La source ne pourrait être mieux informée.