Les années 80, notre Cafeïne connaît. Son album New Love, dont le répertoire constituait essentiellement le programme de ce spectacle de 45 minutes présenté hier à Osheaga, en est l'éloquente démonstration.

Surtout en langue anglaise, un tantinet en français, le Xavier de noir vêtu s'adressait hier à une forêt clairsemée de fans, rassemblés devant la scène des Arbres. Cela nous donnait-il une indication de l'intérêt que porte la foule de ce gros festival indie à la scène francophone montréalaise ? Probablement. Très souvent, seuls les Québécois francos s'intéressent aux projets des leurs qui tentent leur chance en anglais... Et on passe à un autre sujet.

Un peu dommage, car Xavier Cafeïne maîtrise ses références rock, postpunk et new wave. Tout autant que la majorité absolue des groupes anglo-américains invités à ce festival. Quatre musiciens à ses côtés, valeureuse section rythmique, bonnes guitares, bons claviers, choeurs balancés comme il se doit, soliste à l'aise, à la hauteur de sa proposition. Convenons que le chanteur a déjà mené des groupes plus abrasifs, mais il fallait respecter l'esprit de ce projet plus mélodique, plus claviers et un peu moins guitares.

Ainsi, Cafeïne s'était préparé comme il se doit, avec la rigueur de ses pairs qui sillonnent la planète rock. Ne manquait que l'ambiance dans la clairière... 

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Soul, pop et indie rock à Osheaga

WILD BELLE

Wild Belle se produisait en milieu d'après-midi, hier. Frère et soeur, Elliot et Natalie Bergman font voyager leur soul-rock avec des grooves reggae et des airs africains. Natalie Bergman a une belle voix et pose avec charme, mais ses acolytes étaient un peu trop mous sur scène. Les extraits Keep You et It's Too Late ont néanmoins fait réagir la foule. Plus d'aplomb la prochaine fois?

LIANNE LA HAVAS

Impossible de résister au charme de la chanteuse soul-pop Lianne La Havas. Son premier album Is Your Love Big Enough? a été finaliste pour le prestigieux prix Mercury en Angleterre. Un succès amplement mérité. Quelle maturité musicale pour une jeune femme de 23 ans. Qu'elle soit seule ou avec ses musiciens, elle maîtrise la scène avec naturel et authenticité.

JAKE BUGG

Le jeune Britannique Jake Bugg se produisait pour une première fois, hier, à Osheaga. Sur scène, son visage juvénile de 19 ans contraste avec ses chansons qui portent la signature classique d'une vieille âme à la Bob Dylan, à qui il est comparé. La foule a tapé du pied sur ses tubes Seen It All et Broken et elle a eu droit à de nouvelles chansons. Sa carrière est à suivre.

PALMA VIOLETS

Sur la Scène des arbres entre 17 h 45 et 18 h 40 (on a pété le deadline !), rock londonien, rock dégingandé de grands efflanqués, mélange sympa de corrosion, d'arrogance, de candeur, d'alcool, de cigarettes, de drogues récréatives, de chorus bien sentis, accélérations-décélérations, rythmes binaires et... redondance.