Un groupe de l'Ouest américain dont les membres sont originaires d'Alaska et de l'Oregon se nomme Portugal.The Man. Sous une chape de plomb, ce band venu des glaces entonne (entre autres) des extraits de l'album In the Mountain in the Cloud sur la scène de la Rivière.

Alaska, Oregon, Portugal, montagne, nuage, rivière, une chanson qui s'intitule So Americain... ce qu'on en couvre du territoire en ce samedi chaud et ensoleillé, les pieds ensevelis dans le gravier du parc Jean-Drapeau!

Il était 14h15, une portion croissante de la foule d'Osheaga avait déjà investi l'aire fermée d'Osheaga, des milliers de festivaliers s'étaient massés au pied de Portugal. The Man. De la faune indie, ce groupe américain est connu depuis 2006, avec une étonnante production de sept albums depuis lors. On peut compredre l'agglomération humaine...

En studio, l'approche est plus propre, plus mince, plus proche de l'idée qu'on se fait de la pop-rock indie, enfin si on se fie à la production récente de Portugal The Man. Sur scène, toutefois, la pesanteur prévaut. Facture hybride entre stoner rock, groove band, pop band fort en chant choral (jusqu'à quatre voix harmonisées), quelque part au milieu de la longue distance qui sépare Phish et Queens of the Stone Age.

Curieux mélange aigre-doux, avec la voix haut perchée du chanteur et guitariste John Baldwin Gourley et les compléments choraux de ses collègues - le bassiste Zachary Carothers, le claviériste Kyle O'Quin et le guitariste Noah Gersh. Avec le batteur invité pour la tournée, Kane Ritchotte, ces messieurs se paient de joyeuses séquences de tapochage et ne se font surtout pas prier pour allonger leurs chansons de nombreuses et intenses mesures d'improvisation.

En bon français, on dit «jammer les tounes»...