Invariablement, lors de chaque spectacle, le chanteur s'enquiert : est-ce que ça va?  Si on découvre Amadou et Mariam sur scène pour la première fois, on répond sans hésiter par la positive.  Vraiment une chouette machine de concert menée par le célèbre duo malien, tandem que Manu Chao a fait passer à une autre ligue en 2004 avec l'album Dimanche à Bamako.

Depuis lors?

Nous sommes en 2012, les albums Welcome to Mali, The Magic Couple et Folila se sont enchaînés, suscitant un intérêt en pente... descendante.  Après le sommet atteint au milieu de la précédente décennie, chaque nouvelle escale d'Amadou et Mariam laisse une impression de redite, de mêmes toiles tendues sur les mêmes cadres.

Batoma, Wari, Africa, Masitéladi, Ce n'est pas facile, Dimanche à Bamako et autres chansons de même facture se succèdent sur la scène de la Montagne sans créer de surprise. Bien sûr, les jeunes venus pour Justice, Franz Ferdinand ou même The Weeknd peuvent y découvrir un nouveau territoire. C'est évidemment le seul intérêt d'une opération Amadou & Mariam à Osheaga.

Toutefois, si on est fan de musique malienne, des questions restent sans réponses lors de tels événements. Est-il possible, au fait, de créer une progression et atteindre un point culminant en 50 minutes, surtout lorsque ces musiques prennent leur force dans les longs grooves ponctués par les échanges entre la Stratocaster d'Amadou et sa section rythmique?

Est-ce que ça va à Osheaga? Pour ceux qui connaissent déjà, c'est beaucoup moins évident.