« Nous sommes Pavement, and we're back from the grave », a lancé le chanteur et guitariste Stephen Malkmus, à la fin du concert des revenants de l'indie rock américain, Pavement. Le groupe a ensuite terminé avec Here : I was dressed for success mais le succès n'est jamais venu, dit la chanson...

Joli clin d'oeil au drôle de destin de ce groupe incontestablement marquant dans le rock des vingt dernières années, mais qui n'a jamais obtenu ni le succès, ni la reconnaissance populaire. Cette grande tournée des festivals entrepris il y a quelques semaines redore le blason du groupe californien, qui prend un plaisir évident à renouer avec les foules.

Tout croche, mais sympathique, Pavement a dépoussiéré ses vieux succès underground au plaisir d'une poignée de fans irréductibles et de beaucoup d'autres qui patientaient avant le début du concert d'Arcade Fire. La rythmique était parfois approximative, les guitares grichaient de tout bord, mais l'énergie était la bonne. Tout croche, parce qu'on ne peut pas non plus renier le passé...

Les musiciens du groupe avaient tous l'air de vieux ados attardés, avec leurs textes souvent loufoques, leur rock qui traîne de la savate, leurs gestes coincés sur scène. Mais ça le faisait, même dans les faux départs, même dans les blagues qui tombent à plat de Malkmus (à propos des Alouettes, notamment). Mais quand ça levait, ça levait : fameuse version de Cut Your Hair, de Grounded, brillante et déchainée interprétation de Range Life, y'avait de la statique dans l'air, à en faire oublier les fausse notes et le verre de bière qu'un spectateur a lancé sur la tête de Malkmus!