Stars en est déjà à son cinquième album et c'est dans le cadre d'Osheaga que le groupe montréalais présentera à «son» public ses nouvelles chansons de The Five Ghosts. Entrevue avec la sympathique chanteuse Amy Millan.

Les membres du groupe Stars sont maintenant considérés comme des vétérans de la scène indie-rock de Montréal. Plus de cinq ans se sont écoulés depuis la sortie de leur troisième album, Set Yourself on Fire, qui avait charmé les critiques.

Stars vient de lancer un cinquième disque, intitulé The Five Ghosts, avec beaucoup plus de lâcher-prise qu'à la sortie du précédent, In Our Bedroom After the War. «Les gens avaient des attentes pour Bedroom, relate la chanteuse Amy Millan. Là, nous savons que nos fans sont là. Nous ne faisons plus de disques pour les critiques.»

Stars a quitté l'étiquette de disque Arts & Crafts pour fonder la sienne, Soft Revolution. C'est une question d'héritage, explique Millan. «Nous voulions que nos chansons aient une maison.»

Est-ce que The Five Ghosts, dont la pochette présente une fillette avec des ombres, est un disque fantomatique? «Nous espérons que chacun en fasse son interprétation, mais tout a commencé quand Chris, notre claviériste, a eu l'impression d'être hanté dans un bed&breakfast de Vancouver pendant que nous écrivions l'album», raconte Amy Millan.

Des membres du groupe ont aussi vécu des séparations éprouvantes pendant la genèse de The Five Ghosts, sans compter que Torquil Campbell a perdu son père. L'homme à la voix grave qui proclamait «When there's nothing left to burn, you have to set yourself on fire», au début du troisième album du groupe, c'était lui. Il avait par ailleurs présenté le premier spectacle que Stars avait donné à Montréal en avril 2005 - au défunt Cabaret Music Hall - après sa récolte de critiques quatre étoiles un peu partout en Amérique du Nord.

L'idée que les fantômes existent peut être une source de réconfort pour les gens qui vivent un deuil, explique Amy Millan. «Nous espérons que les fantômes existent pour qu'ils puissent venir nous visiter.»

The Five Ghosts est davantage électronique que les précédents, dans la lignée du mini-album Sad Robots. La réalisation est plus léchée. «Nous avons utilisé beaucoup de beats, de batterie électrique et de claviers, explique Amy Millan. Nos deux derniers albums avaient un esprit live et là, nous voulions faire un album studio avec des boucles et des répétitions construites à l'ordinateur.»

Stars a voulu revenir à ses premières amours et faire un «sad dance record». «Il y a toujours du poison dans la joie», souligne Amy Millan.

Chimie magique

The Five Ghosts demeure un album de Stars, avec un fort côté pop, à la fois romantique et mélancolique. Unis une fois de plus par une chimie presque magique, Amy Millan et Torq Campbell chantent tour à tour en se relançant la balle. «Nous aimons nous raconter des histoires. Nous faisons comme s'il y avait une romance entre nous, mais Torq est comme mon frère, explique la chanteuse. Nous nous disputons aussi comme des frères et soeurs. C'est important d'argumenter.»

Pour The Five Ghosts, Stars a par ailleurs voulu se fier aux bons conseils du réalisateur Tim McFall, qui avait aussi travaillé avec le groupe sur Set Yourself on Fire, mais qui avait pris congé sur In Bedroom After the War. Cela facilite la prise de décision, note Amy Millan. «Nous sommes des amis proches depuis tellement longtemps, c'est difficile d'avoir du recul pour décider de ce qui doit rester et de ce qui doit partir.»

Stars a enregistré la majorité de son album au Breakglass Studio de Parc-Extension, qui appartient à Jace Lasek des Besnard Lakes. «Nous sommes un vrai band de Montréal, dit Amy Millan. Dans nos chansons, il y a le côté rude de l'hiver et la joie de l'été.»

Après Osheaga et plusieurs festivals jusqu'en septembre, Stars partira en tournée à l'automne, tournée qui se conclura en grand à Montréal. «Ce sera annoncé bientôt», promet Amy Millan.

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Stars se produira samedi à 17 h 30, au parc Jean-Drapeau, dans le cadre du festival Osheaga.