Des gros noms, des découvertes et des artistes... non africains. Voilà en gros la programmation des 27es Nuits d'Afrique, qui était dévoilée hier officiellement.

Codirecteur de la programmation, Frédéric Kerradec se dit particulièrement heureux d'avoir pêché autant «d'artistes légendaires» pour l'événement, qui aura lieu du 9 au 21 juillet.

En moins d'une semaine, le festival présentera en effet des concerts d'Angélique Kidjo (19 juillet) du réputé orchestre Aragon de Cuba (21 juillet) et des mythiques Skatalites (18 juillet), sur la grosse scène extérieure du Quartier des spectacles.

En salle, il y aura aussi la visite des populaires Kassav' le 13 juillet au Metropolis. Peut-être pas le choix le plus original, considérant que le groupe antillais en sera à son 3e concert montréalais en 4 ans. Mais cette fois au moins, Kassav' aura un nouvel album à présenter (Sonjé) son premier en six ans.

Intrigant concert

Une autre légende, moins connue celle-là, foulera la scène du Cabaret du Mile End, le 9 juillet. Il s'agit de la chanteuse algérienne Hasna El Becharia, un monument de la musique gnaoui. Surnommée la «rockeuse du désert», cette sexagénaire est une pionnière. Elle s'accompagne notamment au guembri (un instrument à trois cordes) et à la guitare électrique. En ce qui nous concerne, le concert le plus intrigant, du moins sur papier. Il s'agira de sa première visite au Canada.

Désert encore, mais cette fois avec la musique touareg de la Grande caravane pour la Paix, qui présentera trois artistes pour le prix d'un, soit le groupe vocal féminin Tartit, la formation Imarhan et le guitariste Mamadou Kelly, ancien accompagnateur d'Ali Farka Touré. Un projet «chargé de sens», selon Kervadec «considérant tout ce qui se passe au Mali».

À surveiller

Au rayon découvertes, on mentionnera le concert du rappeur américain Joe Driscoll, avec le Guinéen Sékou Kouyaté. Le tandem aurait été le coup de coeur de Peter Gabriel au dernier festival Womad, et leur passage au Balattou (14 juillet) pourrait causer une bonne surprise. Parmi les autres noms à surveiller, on note la présence d'Aziz Sahmaoui, fondateur de l'Orchestre National de Barbes (21 juillet, Cabaret du Mile End) de la Capverdienne Maria de Barros (12 juillet, Cabaret du Mile End) et du groupe franco-éthiopien, uKanDanZ, nouvel ambassadeur du groove éthiopien (16 juillet, Cabaret du Mile End)

Découvertes enfin, et surtout, du côté des soirées World 2.0. Instaurée en 2011 cette série explore la planète musicale branchée, avec des artistes plus actuels, adeptes du métissage numérique. Cette année, on assistera au retour du groupe américano-israélien Balkan Beat Box (13 juillet, National) et à la visite du groupe mexicain 3 Ball Monterey, qui mélange électro et traditionnel mexicain.

Pas très africain, dites-vous? Le festival serait-il en train de devenir un événement plus globalement consacré aux musiques du monde? «C'est vrai que ça ressort particulièrement cette année, reconnaît Frédéric Kervadec. Avec les musiques qui se mixent de plus en plus, il y a des «crossovers» entre différents territoires.»

Pas question, cependant, de trop s'éloigner du continent noir. «On est ouverts à tout. Mais on veut quand même rester proches de notre mandat», précise M. Kervadec.

Fidèle à sa tradition, Nuits d'Afrique présentera aussi une tonne d'artistes de la scène «world» locale, incluant le groupe colombien Bumaranga, récents gagnants du concours des Syli d'or. Le Village des Nuits d'Afrique revient aussi sur la place des Festivals, avec son souk et sa flopée d'ateliers à ciel ouvert. À noter que les activités extérieures - tout comme les concerts extérieurs gratuits - se concentreront entre le 18 et le 21 juillet.