Sierra Leone's Refugee All Stars dans la place... et place aux Nuits d'Afrique! Dans une forme exemplaire, six musiciens de la confrérie ouest-africaine se sont présentés mardi au Cabaret du Mile-End. Tontons, cousins, frangins et même un frère d'adoption (bassiste du Vermont au visage pâle) étaient réunis sous cette réjouissante bannière. Au menu: salade mixte de musique africaine et de racines reggae (roots pour les intimes).

On y a moins senti le gumbe sur scène qu'à l'écoute de cet album réjouissant qu'est Radio Salone (sous étiquette Cumbancha); ce beat proéminent en Sierra Leone (ainsi qu'en Guinée Bissau et autres régions limitrophes en Afrique de l'Ouest) était moins... proéminent. Les grattes de guitares au programme étaient néanmoins typiques de ce qui vibre dans les clubs de toute l'Afrique urbaine. Le chanteur Reuben Koroma, il faut le souligner, est un fier meneur de troupe. Et cette troupe a clairement pris du gallon au fil des deux dernières années.

Au passage précédent, en 2009, l'histoire de ce groupe (fondé dans des camps de réfugiés à l'époque de la guerre civile, en témoigne un superbe film documentaire) l'emportait clairement sur sa réelle force de frappe. Je me souviens d'une performance fervente, certes, mais quelconque si l'on recherche une formation de niveau international dans le cadre d'un festival aux prétentions internationales.

Or, cette fois, on peut dire que le mélange Jamaïque/Sierra Leone opère beaucoup plus efficacement, encore plus en studio que sur scène, il faut dire. Quoi qu'il en soit, ce band amélioré peut savourer le travail accompli. Cela étant, il n'y a toujours pas lieu de se rouler par terre et se transformer en rouleau impérial avec la moquette.

Que dire de plus? Que les Nuits d'Afrique sont bel et bien en marche!