Au Québec, Grupo Fantasma s'est déjà produit à l'extérieur durant la haute saison festivalière. Les témoins de leurs spectacles sont unanimes: voilà l'un des groupes les plus brûlants à investir le circuit estival de nos happenings musicaux. Mardi prochain, au Cabaret du Mile-End, 10 musiciens texans comptent faire grimper le mercure à la température... texane. Que calor en perspective!

Le bassiste Greg Gonzalez converse de son appartement d'Austin (qu'on espère climatisé) et parle du bonheur de jouer dans el norte: «J'adore le Texas, mais j'aime bien travailler chez vous durant l'été. Juillet est un mois torride chez moi, il n'est pas rare d'y endurer des températures de 40°C ou plus!»

Trêve de thermomètre, on peut parler ici d'un vrai buzz développé par la gratuité festivalière. Après avoir triomphé sur les scènes extérieures et imposé son matériel discographique, dont le plus récent opus El Existential, Grupo Fantasma peut désormais se permettre le concert payant et y casser la baraque, avec murs et plafond.

Notre interviewé est invité à résumer la trajectoire de la formation:

«Grupo Fantasma s'est formé à Austin il y a une dizaine d'années et s'est développé depuis. Au départ, c'était pour jouer un mélange de funk, rock, hip-hop, reggae ou même jazz-fusion. Nous nous sommes alors intéressés à la cumbia colombienne des années 50 et 60. Nous avons fait de notre mieux pour l'interpréter avec les moyens du bord: deux guitares, deux percussionnistes, une basse, une trompette, un saxophone et un chanteur.» Cette instrumentation différente et la propre culture du groupe ont finalement conféré une couleur presque rock à ces relectures.

«Avec le temps, nous avons intégré de plus en plus d'instruments latins : congas, timbales, une section de vents typique de la musique latine avec notamment un trombone et un sax baryton. Nous ne faisons plus exclusivement dans la cumbia, mais aussi dans la guajira, le cha-cha-cha, la samba, le merengue, la salsa, le son ou même des styles africains en 6/8 que l'on retrouve dans la culture afro-cubaine. Ainsi, nous avons évolué à travers différents styles latinos tout en conservant notre côté rock, funk ou reggae, enfin tout ce que nous jouions précédemment.»

C'est d'ailleurs ce qui fait le charme de Grupo Fantasma: ce côté funk rock en fusion avec les musiques latines. Greg Gonzalez corrobore: «Nous sommes perçus comme un groupe latin parce que les chants sont espagnols, mais je dirais qu'il s'agit davantage d'une musique de fusion destinée à la fête et à la danse. Nos spectacles se veulent des expériences festives alors que nos albums révèlent plus de profondeur musicale.»

Pour Greg Gonzales, en somme, le projet de Grupo Fantasma se fonde sur le désir de transgresser toutes barrières stylistiques si ses 10 membres en ressentent la nécessité.

«Notre intérêt pour la musique n'est pas sectaire en ce sens. L'idée est aussi inclusive: nous voulons créer un territoire où chacun de nos fans puisse s'y retrouver sans s'y sentir étranger. Souvent, les musiques traditionnelles ou certains styles très connotés exigent de leurs auditeurs qu'ils fassent partie d'une communauté ou d'un groupe d'initiés. Ce n'est pas le cas de notre musique. Vous avez beau ne pas parler l'espagnol et ne pas savoir danser la salsa, Grupo Fantasma risque fort de vous être familier. Ce qui ne rend pas notre répertoire inintéressant auprès des connaisseurs.»

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Dans le cadre des Nuits d'Afrique, Grupo Fantasma se produit mardi 19 juillet à 20h30 au Cabaret du Mile-End.