Ce n'était pas tout à fait la première de son nouveau spectacle ni le début officiel de la tournée qu'elle entreprendra plus tard cette année, mais Florence K a prouvé samedi soir que les nouvelles couleurs musicales de son album I'm Leaving You sont tout aussi convaincantes sur scène.

Le talent de Florence K, la chanteuse comme la pianiste, n'a jamais fait de doute. Hier encore, elle a chanté avec passion et entrain sans négliger la nuance qu'imposaient certaines de ses nouvelles chansons, et la pianiste en elle s'est affirmée pendant le standard Love Me Or Leave Me, intégrant dans son jeu jazzé des couleurs classiques.

Son nouveau complice le célèbre réalisateur Larry Klein nous l'avait dit, Florence K avait beau donner dans la musique aux accents world avec un certain succès - hier le public a chaleureusement applaudi son medley latino en deuxième partie de programme -, encore fallait-il qu'elle trouve et qu'elle assume sa véritable personnalité musicale. Elle est sur la bonne voie avec ces nouvelles chansons dont la qualité ne fait pas de doute.

Le virage plus pop qu'elle a entrepris ne limite en rien son nouveau terrain de jeu. Au contraire, les chansons dansantes qui conservent tout de même des couleurs ensoleillées (I'm Leaving You, You're Breaking My Heart) côtoyaient hier des slows langoureux, des choses qui ressemblaient davantage à de la grande chanson américaine et des chansons pop bien écrites et terriblement accrocheuses.

L'essentiel de la soirée a été consacré aux pièces du nouvel album qui, bonne nouvelle, sont enrichies par leur transposition à la scène. Je pense à la très pop I Like You As a Friend à laquelle on a greffé des interventions du saxophoniste et du trompettiste, mais surtout à la fort belle version de Si de toi qui, débarrassée de ses atours de bossa un peu convenue, n'en était que plus touchante.

L'animatrice en elle a aussitôt enchaîné avec un pastiche amusant d'une présentation radio dans laquelle Si de toi était devenue un standard repris par Vanessa Paradis, Gloria Gaynor et Beyonce. La même Gloria Gaynor dont elle a repris plus tard le succès Never Can Say Goodbye dans une version pas du tout disco mais très classe, moins torride toutefois que la I Can't Stand the Rain qu'elle avait empruntée en début de soirée.

Ce nouveau spectacle gagnerait sans doute à être resserré, notamment pendant la présentation un peu enfantine, et redondante, des musiciens, mais ce n'est là qu'un tout petit bémol. Florence K tient déjà une formule efficace qui pourrait faire voyager ses nouvelles chansons tout en lui conservant la fidélité d'un public qui n'a jamais boudé son plaisir quand elle s'inspirait davantage de la musique cubaine.