Pour souligner le spectacle de Basia Bulat dans le cadre de Montréal en lumière au Club Soda, voici une entrevue réalisée avec l'auteure-compositrice-interprète torontoise l'automne dernier pour son dernier album, réalisé avec des membres d'Arcade Fire.

Basia Bulat est une Montréalaise à temps partiel. Son étiquette de disques, Secret City Records, est celle de Patrick Watson. Et les collaborateurs de son nouvel opus sont des membres d'Arcade Fire. « J'ai habité à Montréal pour de petites périodes de ma vie », ajoute-t-elle.



Tall Tall Shadow, en magasin depuis septembre dernier, est le troisième album de la chanteuse torontoise de 29 ans aux origines polonaises. Sans entrer dans les détails, disons qu'un épisode émotif douloureux a bouleversé la genèse du disque. « Je travaillais sur des chansons depuis un bout, mais j'ai perdu quelqu'un de très proche, raconte-t-elle. J'avais besoin de faire quelque chose de différent. »



Exit la pression d'être originale, créative, de trop vouloir... « Je souhaitais faire fi des facteurs externes et des étiquettes sans définir ce que je fais, raconte Basia Bulat. Je ne voulais pas me censurer ou être trop critique vis-à-vis de ce que j'écrivais. C'est là que les surprises arrivent. »

Amis

L'auteure-compositrice-interprète s'est entourée de deux amis dont les noms attirent l'attention dans un communiqué de presse : Mark Lawson et Tim Kingsbury, respectivement ingénieur de son et bassiste d'un certain groupe montréalais appelé Arcade Fire. 



En septembre dernier, Kingsbury a même fait un voyage express à Montréal depuis New York (alors qu'Arcade Fire était invité à SNL) pour être sur scène avec Basia Bulat, au Cabaret du Mile End.

« Tim avait joué sur mon dernier album. Mark et lui m'ont mise en confiance, raconte-t-elle. Ils sont venus à Toronto. J'ai loué un grand et vieux dance hall. Je voulais un endroit qui a de l'espace et une énergie... Nous avons enregistré beaucoup de trucs live en étant tous réunis en cercle avec mes musiciens. Les enregistrements ont ensuite été fignolés dans plusieurs studios montréalais. »



Les chansons de Tall Tall Shadow font de Basia Bulat plus qu'une simple chanteuse folk, de par la variété des arrangements et l'intensité des mélodies. Il s'agit de son album le plus audacieux, avance-t-elle. « Il n'y avait pas l'idée de départ de faire un gros changement, mais de raconter de la meilleure façon l'histoire des chansons, dit-elle. Je n'avais jamais autant expérimenté avec les arrangements et avec toutes les directions qu'une chanson peut prendre après avoir été enregistrée. »

« En studio, mon jeune frère jouait de la batterie, alors que Tim et Mark étaient comme mes grands frères , poursuit-elle. Ils sont créatifs et ouverts d'esprit, puis ils adorent expérimenter. Tim joue de tous les instruments et Mark maîtrise la programmation comme un magicien. L'album est un bon équilibre entre l'organique et l'électronique. Dans la chanson Wires, par exemple, on a mis ma voix dans une pédale tremolo. »

Vive la vie !

Même si le propos de certaines pièces est sombre et s'inspire d'un deuil important qui a terrassé Basia Bulat, « le disque célèbre la vie », souligne-t-elle. « J'ai écouté beaucoup de musique deep soul et de gospel... Les sujets sont super lourds, mais ça fait du bien et c'est uplifting. »



Basia Bulat peut autant plaire aux amateurs d'indie-rock du Mile-End que répondre aux critères du créneau musical « adulte comtemporain ». Une artiste à découvrir si vous aimez Feist, Joni Mitchell, Martha Wainwright ou encore Cat Power.

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Basia Bulat se produira au Club Soda, le 27 février.